[D&D] Epreuves et testostérone

Cette rubrique sert à parler de vos parties ! C'est la rubrique maîtresse, que ce soit pour chercher des principes fondamentaux du jeu de rôle, demander de l'aide sur un jeu, discuter de notre culture ou pour partager vos coups de cœur.
Règles du forum
étiquette et esprit des rubriques générales

[D&D] Epreuves et testostérone

Message par Christoph » 04 Août 2007, 20:58

L'hiver passé, nous avons décidé de redonner une chance à D&D, le jeu par lequel mes amis et moi avions commencé le JdR.
Nous, cette fois, c'était Julien, Thomas, Daniela et Lorenz.
Julien et moi avons joué un grand nombres de parties de 2e et 3e édition, Thomas on a joué un certain nombre, Daniela et Lorenz jamais. Pour Lorenz c'était même sa première expérience de JdR (c'est un fan de Warhammer Battle).


Aspects techniques

L'idée venait de Thomas: il voulait un jeu dans lequel on puisse planifier son personnage et le faire évoluer, façon jeux d'ordi (Diablo 2, WoW...), mais qui se joue entre amis, sans ordinateur.
De fil en aiguille, nous avons peaufiné l'idée. Il était entendu que le rôle du MJ tournerait toutes les 3-4 parties, que "l'histoire" serait entre ses mains et ne serait là que pour l'esthétique.
Les joueurs auraient à relever des défis tactiques, conclure des alliances utiles, tuer des monstres, prendre leurs trésors et devenir plus puissants.
Afin de rendre le jeu plus dynamique, nous avons changé quelques règles et créé une ou deux nouvelles.


Observations en cours de jeu

Personne n'a écrit de background pour son personnage. Ce n'aurait pas été spécialement pertinent.
J'ai maîtrisé les 4 premières parties. Je me suis donné dans la préparation: PNJ hauts en couleurs complètement décrits par des feuilles de personnages, choix tactiques durant l'aventure: chemins plus risqués mais plus payants ou plus de sécurité? J'avais préparé les caractéristiques des monstres sur des feuilles afin de rapidement retrouver leurs références. Lorenz a apporté des figurines Warhammer afin de représenter les persos et les monstres, ce qui s'est montré utile pour mieux comprendre les combats.

L'équipe était très complémentaire et fonctionnait très bien: prêtre pour les soins et repousser les morts-vivants (Julien), paladin pour une couche de plus de cela et du corps-à-corps (Lorenz), ensorceleuse pour faire mal à distance (Daniela) et barbare pour encaisser et fracasser au corps à corps (Thomas).

J'ai fait exprès de ne pas mettre trop de pièges vu qu'ils n'avaient pas de roublard. Pourquoi? Après tout, c'est leur faute s'ils n'ont pas plus diversifié l'équipe... mais j'ai préféré cibler l'aventure sur ce qu'ils sauraient faire et résoudre, plutôt que de juste leur enlever des points de vue et dire "tant pis pour votre gueule..."
Pour qu'il y ait défi, il faut qu'il puisse être relevé! Les "pièges" qu'il y avait pouvaient être évités avec des jets de sauvegarde classiques et même évités en étant malin (on est dans une gorge... il pourrait y avoir des éboulements...)

Il y a eu quelques fois où nous avons dû bien jauger l'état de nos persos et réfléchir si nous voulions pousser plus loin et tenter les 10% d'expérience bonus (règle maison) ou plutôt se la jouer tranquille et pas risquer la peau de nos persos.
En règle générale on a joué plutôt de sorte à assurer la survie de nos persos (aucun n'a dû être ressuscité en 6 parties).


Comportement des joueurs

Ca, à défaut de véritablement être mon "truc", c'était très intéressant. Beaucoup de comportement grosse gueule (et je ne m'en suis pas privé une fois que j'étais joueur): "mon perso est plus fort que le tien" (et démonstration, ou pas, au prochain combat). Une sorte de compétition interne qu'il n'y a pas avec d'autres types de jeux.
Par exemple, il s'agissait de tirer les dés pour déterminer un trésor, et Thomas m'a félicité pour mon bon jet de dé (alors que j'étais joueur) et fait remarquer leur incompétence aux autres.
J'ai aussi tenté de mettre des pseudo-dilemmes (en tant que MJ), mais quand ils ont compris que le jeu se concentrait avant tout sur l'efficacité de leur personnage, je peux vous jurer que la druidesses écolo radicale à passé un sale quart d'heure et son "dieu" aussi!
Bien sûr, tout cela reste dans le cadre du jeu, et c'est jusqu'à un certain point sympa. Point trop n'en faut cependant, et parfois on s'est un peu emporté.

Daniela m'a dit plus tard qu'elle n'appréciait pas beaucoup cette ambiance, elle avait l'impression de ne pas pouvoir contribuer et qu'on ne l'écoutait pas. Ma première réaction était de me dire que c'était la même chose pour tous et qu'on le ressentait tout simplement plus que dans d'autres jeux où l'enjeu (réussir la mission) est moins fort. Peut-être avons-nous vraiment été assez égocentriques, ou encore qu'elle ne partageait pas cette attitude que l'on retrouvera facilement dans les jeux ordinateurs ou de figurines que nous tous pratiquons régulièrement (notre truc actuellement, au moins Thomas, Julien et moi c'est DotA...)
Ce qui est sûr, c'est que la dynamique en cours entre les joueurs est vraiment très différente: plus agressive, plus compétitive (mais du même coup on s'est peut-être aussi plus souvent félicités).


Voilà donc quelques réflexions, dans le but d'illustrer un autre style de jeu que ce que je fais d'habitude. Je ne suis pas rentré dans les détails niveau contenu fictif, mais la plupart de nos décisions tactiques dépendaient directement de notre situation, de l'environnement, etc. et c'était donc très important.
Si vous avez des questions, n'hésitez pas et je développerai.
Christoph
modo-admin
 
Message(s) : 2949
Inscription : 07 Sep 2002, 18:40
Localisation : Yverdon, Suisse

Message par Frédéric » 05 Août 2007, 19:49

héhé, moi non plus je n'ai rien contre une bonne partie médiéval fantastique avec les classes usuelles et les monstres à buter !

Daniela m'a dit plus tard qu'elle n'appréciait pas beaucoup cette ambiance, elle avait l'impression de ne pas pouvoir contribuer et qu'on ne l'écoutait pas.


Pourrais-tu préciser ces mots ? Je ne comprends pas si son impossibilité de contribuer est sociale, narrative ou autre.
Frédéric
 
Message(s) : 3842
Inscription : 14 Juil 2006, 17:45
Localisation : Poitiers

Agendas Créatifs

Message par baron samedi » 06 Août 2007, 17:22

Messieurs,

J'ai l'impression que Daniela, vu le "Creative Agenda" de la partie, trouvait sans doute que son type de personnage n'avait aucune raison d'être ni aucune utilité... Dans une boucherie, un végétarien s'interroge sur sa pertinence, non? J'ai le sentiment que son personnage n'est pas adapté à votre style de jeu. Peut-être, de plus, que vos Agendas Créatifs diffèrent... Le choix de personnage de Daniela (et son sexe, dirait le macho en moi) laissent présumer que le Ludisme à sa plus forte expression n'est peut-être pas son créneau: on choisit un Druide pour l'animal de compagnie mignon et l'esthétique ("Method Actor", selon R.D. Laws), on choisit un Barbare pour les d12 en vie... ("Butt Kicker", id.).

À propos de ces chocs d'Agendas, quand tu dis, Christoph, "j'ai préféré cibler l'aventure sur ce qu'ils sauraient faire et résoudre, plutôt que de juste leur enlever des points de vue et dire "tant pis pour votre gueule...", je salue ton sens avisé mais du même coup je t'invite, si tu peux, à jeter un oeil sur le Dungeon Master's Guide II: il vaut le détour sur ce sujet.

Robin D. Laws y fait un très long exposé sur les combinaisons "style de jeu et défis pour rendre le jeu stimulant", c'est en quelque sorte un très riche outil pour que tous s'amusent dans un angle de jeu "Gamist" (Ludiste).

Grosso modo, son idée se résume à "construisez chaque aventure comme une série de défis adaptés au profil de chaque PJ, de façon à ce que chacun trouve ce qu'il aime faire en quantités (des combats pour les guerriers, des pièges pour les voleurs, des solutions créatives pour franchir un gouffre pour les mages...), en rotation, et avec des principes généraux." Ce n'est pas une classification de joueurs, mais une classification d'événements/défis possibles par type de goût (comme les boutiques, finalement). Les suggestions, par type de classe et de joueur, y abondent.

C'est la continuité logique de son livre "Robin's Laws of Good Gamemastering", les catégories sont plus confuses mais les exemples plus riches et diversifiés. J'ai abondamment inspiré ma plume de ses principes (avec sa permission) dans le chapitre "MJ" de mes Chroniques d'Erdor v2, d'ailleurs de là m'est venue l'idée des Privilège narratif des personnages des CdE v2. (quoique Laws n'aille pas lui-même jusque là).

Suggestion de lecture...
• En coll., Dungeon Master’s Guide II, Wizards of the Coast, 2005 (ISBN 0-7869-3687-8) (En anglais)
• Robin D. Laws, Robin's Laws of Good Game Mastering, Steve Jackson Games, 2002 (ASIN 1556346298) (En anglais)
• Robin D. Laws, « Taste Test », Dragon Magazine, no. 284, juin 2001, pp.42–46 (En anglais)
SILENCE INDIGO
Créateurs des Chroniques d'Erdor 2e édition
http://www.silenceindigo.org
baron samedi
 
Message(s) : 369
Inscription : 29 Juin 2006, 17:53

D&D : deux Dons adaptés des Chroniques d'Erdor v2

Message par baron samedi » 06 Août 2007, 17:26

Pour vos agendas créatifs, justement, voici des exemples sur comment je m'y prends pour introduire dans les mécanismes de jeu d'un genre à prédominance "ludiste" (i.e. D&D) des façons d'interpeller les agendas de joueurs moins "Ludistes" et Narrativiste, spécifiquement. (Oui, je crois qu'un système de jeu s'adresse plus facilement à certains agendas que d'autres, comme Ron Edwards.)

Voici un petit cadeau pour vos parties personnelles: Voici deux "Dons réservés aux PNJ' des Chroniques d'Erdor v2 (p.107) qui pourraient être appropriés à ce genre campagne, il me semble:

Récurrence
Le PNJ à un talent inouï pour échapper à la mort et revenir hanter les héros. Une fois par séance de jeu, il peut échapper à une mort certaine miraculeusement : une disparition mystérieuse, un remplacement par un sosie, une coïncidence inouïe. Le PNJ ne reviendra pas avant la prochaine séance de jeu. De plus, chaque « résurrection » lui enlève 1 {niveau}.*
*Identité de produit et non Open Gaming Content; Les Chroniques d’Erdor © 2006 Erick N. Bouchard.

Hypocrisie
Le PNJ cache sa vraie nature sous l'apparence de la vertu. Chaque fois qu'il a aidé les héros significativement, le PNJ reçoit 1 point {d'Action (cf. D20 Modern)} spécial, qu'il doit dépenser durant la séance de jeu en cours ou perdre. Ce point ne peut être dépensé que pour nuire aux héros, directement ou indirectement.
Condition : Ce Don est incompatible avec Coeur sincère.
*
*Identité de produit et non Open Gaming Content; Les Chroniques d’Erdor © 2006 Erick N. Bouchard.


Note: Les encarts ({}) désignent des ajustements suggérés pour le D20 System, vu que les CdE2 emploient pour cela des attributs propres (Santé et Rêve, respectivement).

Amusez-vous bien![/color]
SILENCE INDIGO
Créateurs des Chroniques d'Erdor 2e édition
http://www.silenceindigo.org
baron samedi
 
Message(s) : 369
Inscription : 29 Juin 2006, 17:53

Message par Frédéric » 06 Août 2007, 17:34

Grosso modo, son idée se résume à "construisez chaque aventure comme une série de défis adaptés au profil de chaque PJ, de façon à ce que chacun trouve ce qu'il aime faire en quantités (des combats pour les guerriers, des pièges pour les voleurs, des solutions créatives pour franchir un gouffre pour les mages...), en rotation, et avec des principes généraux." Ce n'est pas une classification de joueurs, mais une classification d'événements/défis possibles par type de goût (comme les boutiques, finalement). Les suggestions, par type de classe et de joueur, y abondent.


C'est un peu comme si le fait que le joueur choisisse son personnage était considéré comme un choix (une autorité?) de ce qu'on aimerait trouver dans la partie que l'on va jouer, non ?
Frédéric
 
Message(s) : 3842
Inscription : 14 Juil 2006, 17:45
Localisation : Poitiers

Message par Christoph » 06 Août 2007, 22:00

Daniela jouait une ensorceleuse et a souvent fait des dégâts considérables grâce à ses sorts. De plus, elle était la seule en mesure à déchiffrer des inscriptions magiques, ce qui fut pratique au groupe quelques fois.
Elle a également su se montrer très compétitive envers un PNJ ambigu (la druidesse dont je parlais) et a penché en faveur de son assassinat.
Pas du tout la gentille druidesse avec des amis animaux tout mignons tout pleins...


En revanche, ce qu'il faut bien voir, c'est que le titre de ce thread reflète une certaine optique de jeu (et contrairement à ce que le titre suggère, cela n'a pas grand chose à voir avec le fait de posséder ou non un phallus). Tout le monde donnait constamment son avis sur comment faire pour réussir le mieux un défi. Je ne crois pas à l'idée que le combat est là pour satisfaire le combattant, les pièges le voleur, etc. tout le monde autour de la partie en parle, y réfléchit; ce n'est que l'exécution qui est spécifique à certains personnages et bien que source de satisfaction individuelle, tout le monde en retire quelque chose de manière directe.
Il y a eu notamment un débat sur la question d'utiliser ou non un artefact de magie noire (techniquement c'était un avantage à double tranchant, ce qu'ils savaient) assez... houleux. Tout le monde y allait de son avis, bien que le personnage le plus en mesure de s'en servir était l'ensorceleuse de Daniela et celui le plus en mesure de la neutraliser le paladin de Lorenz.
Il était facile ensuite de se sentir floué si la solution que l'on défendait n'était pas celle mise en pratique. Cela m'est arrivé plus d'une fois, mais j'ai su ravaler mon orgueil et me préparer pour la prochaine occasion.
Que cela soit clair, Daniela ne boudait pas dans un coin, elle aussi savait revenir ensuite avec de nouvelles propositions si le groupe n'allait pas dans son sens dans un premier temps! Je pense, mais il faudrait que je lui demande confirmation, que c'est plus un jugement global sur ce type de partie et son inclination à s'y relancer à l'avenir que sur son appréciation spontanée des situations.
La chose que j'ignore, et que je tenterai de débusquer à l'avenir si cela se donne, c'est s'il y avait véritablement des rapports de force entre certaines catégories de personnes (particulièrement entre hommes et femmes). Enfin, ce n'est pas exactement la question. Il y a constamment des rapports de force qui sont mis à l'épreuve, qui se créent et se défont (comme beaucoup d'activités dites de "mecs"). Ce qui serait dommageable, c'est que ceux-ci soient clairement polarisés et immuables dans une certaine configuration (il me faut plus d'expérience pour en parler clairement).


Erick, je ne pense pas qu'il y ait eu de choc de démarches créatives. On ne pouvait être plus clair sur l'objet de la partie, et je n'ai décelé aucune façon de jouer qui allait à son encontre. Sauf peut-être moi une fois, qui ai renoncé à une part de mon trésor parce que je n'avais pas envie de m'exciter avec ces "futilités" (froncement de sourcil d'un joueur, voire vague vexation...)
Maintenant, je suis le premier à dire que nous étions plusieurs autour de la table à préférer d'autres façons de jouer, dans l'absolu. Ceci ne constitue en aucun cas un conflit de démarches.
C'est aussi pour cela que je n'achète absolument pas les propos du type "voici une carotte pour faire plaisir aux joueurs moins ludistes". On n'est pas ludiste. On joue ludiste ou on ne joue pas ludiste. Si on n'est pas d'accord de jouer ludiste, alors on cesse de participer à cette partie.
D'ailleurs, cette campagne s'est terminée après six séances. J'ai bien entendu pris mon pied pendant ces parties et peut-être que dans quelques mois (sûrement avec une modification au moins partielle du groupe), si quelqu'un propose de refaire une partie, je sortirai volontiers mon voleur-barbare, dans l'espoir d'asséner de puissants coups d'épées à deux mains, sournoisement... puis de me vanter tel un malotru de la supériorité de ma construction de personnage.


Pour finir, Frédéric, ce que nous avons fait ce n'était pas une bonne partie médiévale fantastiques avec des monstres à buter. Ca je le fais également avec the Pool.
C'est toute cette rivalité de bonne foi autour de qui va proposer la meilleure solution, qui va le mieux la mettre en oeuvre, qui c'est qui a le personnage le plus efficace, etc. Quand je dis que j'espère bien me vanter dans la suite de cette campagne si un jour nous la reprenons, c'est à prendre au premier degré. Je vais me vanter, c'est un fait observationnel je crois. Je risque de me planter, et j'assumerai. Je risque d'être à la hauteur de ma vantardise aussi, et ça c'est la classe!

C'est ça qui constitue véritablement le Ludisme, aka Step on Up. C'était aussi la première fois que je jouais consciemment de cette manière. A l'époque où je jouais exclusivement à D&D, j'ai failli arrêter le JdR, mais ça c'est une autre histoire (et pour ceux qui se sentent l'âme paléontologue, il y a moyen de retrouver sur ce forum de vieux messages qui laissent transparaître mon fourvoiement).
Christoph
modo-admin
 
Message(s) : 2949
Inscription : 07 Sep 2002, 18:40
Localisation : Yverdon, Suisse

Message par baron samedi » 07 Août 2007, 21:51

Mea culpa pour avoir mal saisi le contexte de votre chère amie. Je n'ai jamais connu de joueuses que les règles en général intéressaient, et l'Agenda Ludiste encore moins. Et j'ai eu bien des exemples... Le genre "Simulationniste" primait, et de loin, si on exclut les joueuses strictement "de type social" (Casual Gamer). Oui, ça existe... mon épouse en est une.

Quant au D20, dans mon entourage, D20 est vilipendé, j'ai eu grand peine à convaincre mes partenaires de le soutenir comme choix (en variante) de notre nouveau système de jeu pour les CdE2. Ce n'est pas ma préférence personnelle, mais je verse dans l'extrême minimalisme. Je n'ai jamais connu par coeur les règles des jeux que je "mastérisais" en MJ.

En revanche, entre "joueur ludiste" et "personne participant à un jeu de rôles en fonction sur table et papier en fonction d'un agenda créatif de type GNS-Ludiste", je ne vois qu'un raccourci et une lourdeur littéraire. Chez moi, on parle de "s'enfarger dans les fleurs du tapis" dans de tels cas: blanc bonnet, bonnet blanc est l'Euro-équivalent je crois. ;)

La catégorisation sert à faciliter les choix des utilisateurs et s'y repérer. Je ne m'attends pas aux mêmes repas sur l'Élysée et chez MacDo; j'aime savoir les distinguer quand je cherche un produit ou un service, et en mon sens une partie de JDR, c'est un service récréatif qui vit à partir d'un produit imprimé. Donc, je suis POUR la catégorisation, n'en déplaise. C'est un guide au consommateur... ^^

À mon avis, de toutes façons et dans toutes circonstances, une personne se définit par ce qu'elle FAIT: You are what you do, not what you say. Une étiquette ne définit qu'un comportement, car comment savoir ce que les gens ont dans le coeur, non? Donc, un joueur ludiste est celui qui s'adonne à un jeu ludiste et y participe dans une telle optique. Il peut changer le jour d'après... La dysfonction survient quand les attentes sont incompatibles avec l'optique du reste du groupe, ou du système choisi. C'est pourquoi selon moi DITV et D20 suscitent des réactions si opposées.
=D

Nunc est bibendum.
SILENCE INDIGO
Créateurs des Chroniques d'Erdor 2e édition
http://www.silenceindigo.org
baron samedi
 
Message(s) : 369
Inscription : 29 Juin 2006, 17:53

Message par Frédéric » 08 Août 2007, 00:19

:-°
En parlant de d20, je suis en train de potasser le "Dk system" que je me suis vu offrir par mon frangin et que je compte utiliser pour mes parties med fan dont la démarche créative tend vers le ludisme. Si vous êtes intéressés, (Christoph, j'aimerai avoir ton regard sur ce système) on peut en discuter dans un autre thread. ;)
Frédéric
 
Message(s) : 3842
Inscription : 14 Juil 2006, 17:45
Localisation : Poitiers

Message par Christoph » 08 Août 2007, 20:44

Différence de philosophie Erick! Pour moi, même si on peut se servir de l'abus de langage qui consisterait à me traiter de narrativiste, on ne peut le faire que si l'on est bien conscient que l'on fait cet abus. Sinon on tombe dans cet optique de la "carotte pour intéresser les ludistes dans mon jeu narrativiste" (on peut bien sûr échanger les modes à loisir). Ce concept n'a aucun sens (dans l'acception logique du terme!) selon mon point de vue.
(De plus, je pense qu'il est possible d'adapter son langage afin de ne jamais commettre cet abus et qui ne comporte aucune lourdeur littéraire du tout!)

Alors, tu sembles être d'un autre point de vue à ce sujet et je sais que tu l'as directement implanté dans CdE v2 (en t'inspirant de la typologie de Laws, mais c'est le même concept selon moi).
Je serais très intéressé à lire des rapports de partie où l'on voit le fonctionnement de ces mécanismes (j'espère ne pas passer pour condescendant envers toi, je suis sincèrement intéressé par cette conception vu que tu y a placé confiance là où je l'ai rejetée).

Ce qui m'importe avant tout pour ce thread c'est d'exposer mon expérience ludiste dans le cadre de D&D, sans typologie des joueurs.


Sinon, j'ai oublié de te remercier pour le conseil de lecture! Si l'occasion se présente, c'est sûr que je jetterai un coup d'oeil au DMG II.


Fréd: comme d'hab, c'est à toi de voir si tu as quelque chose à dire qui mérite un nouveau thread!
Christoph
modo-admin
 
Message(s) : 2949
Inscription : 07 Sep 2002, 18:40
Localisation : Yverdon, Suisse

Partie de test des CdE2

Message par baron samedi » 08 Août 2007, 21:51

Par rapport au DK system soulevé par Fred, j'allais faire une remarque au sujet de dérogations à l'article 7 de la Open Gaming Licence et de l'article 13 du D20 System Guide, mais j'ai effacé mon message compte tenu que ça n'était que du râlage. Je salue leur initiative d'alléger ce système nettement amélioré par rapport à ses précédents (dont le célèbre John Tynes lui-même, auteur de Conspirations), et leur souhaite le meilleur avenir. D'ailleurs les Chroniques d'Erdor suivent cette tangeante "OGL light" à l'instar de True20 et Mutants & Masterminds, mais en plus léger encore et avec un ajout de taille - la santé mentale et la santé relationnelle, l'équivalent des points de vie mentaux (fatigue et folie) et sociaux (position sociale et estime de soi), respectivement superficiels et létaux : ceux-ci sont aussi risqués que des blessures physiques (risque de folie ou de suicide, dans l'esprit japonais de la chose).

En revanche, essentiellement, il est risqué d'utiliser le mot "d20" et une variante de son logo en vertu des licences sus-indiquées, ce qui expose un éditeur au risque de "Licence Termination", à ses frais. Je ne le leur souhaite pas, au contraire, mais c'est arrivé à d'autres. J'approuve cependant le principe du D20 Light pour élargir le marché des joueurs et faire survivre le JDR ;la licence OGL est à ce titre nettement moins contraignante que d'autres comme GNU.
SILENCE INDIGO
Créateurs des Chroniques d'Erdor 2e édition
http://www.silenceindigo.org
baron samedi
 
Message(s) : 369
Inscription : 29 Juin 2006, 17:53

Message par Romaric Briand » 10 Août 2007, 00:21

Alors, je suppose que c'est l'egotisme qui a saoulé Daniela.
Tu dis qu'elle n'a pas apprécié l'ambiance. J'ai supposé qu'il s'agissait de cela.

Je trouve ça vraiment sympa de revisiter des jeux de cette manière. C'est interressant. Il y a un côté "on prend les mêmes et on recommence". J'adore.

Ca m'épate que ça se soit mal passé. Parce que je ne trouve pas que le rapport soit positif. Tu me dis si je me trompe ?

Du coup j'ai des questions :
- vous vous connaissez depuis longtemps. Est ce que vos parties se déroulent bien en général ? et puis est ce qu'il y a des tension entre les joueurs eux même ?

Dans les JDR très centré sur les persos, l'égotisme amène de nouveaux problèmes. J'ai noté ça !
Par exemple : les joueurs voient les echecs de leurs persos comme des echec personnel.
Du coup on trouve des comportements proches de la jalousie, ou de la vexation... ce qui semble etre le cas ici non? (des raisonnements implicites du type "j'ai pas aimé le fait que le personnage de Jeremy réussisse parce que c'est Jeremy." ce type de raisonnement ce sont peut être glissé dans le fond du jeu.)

Bien sûr, tout cela reste dans le cadre du jeu, et c'est jusqu'à un certain point sympa. Point trop n'en faut cependant, et parfois on s'est un peu emporté.


J'ai noté aussi (je me plante surement là dessus mais...) une certaine agressivité de ta part Artanis, ou plutôt une autorité forte... j'arrive plus a retrouver la phrase qui m'a laissé penser ça...

si c'était le cas on peut supposer que les autres joueurs on fait de même. D'où les comportement "grosse gueule".
Daniela dans tout ça ? "grosse gueule" ou "pas grosse gueule" ?

Je voudrais souligner juste un point que je découvre en ce moment en y réflechissant... et en jouant...
Les propositions créatives et leurs chocs ne sont pas à l'origine des problèmes du JDR, du moins pas entièrement. Le JDR est une activité où les joueurs s'investissent beaucoup ; beaucoup plus que dans un livre ou dans un film. Du coup les critiques sont toujours considérées de travers.
Mais ça je suppose que vous le savez déjà tous. :-k
Je médite là dessus en ce moment... c'est les vacances alors hein... il faut pas s'attendre à des idées beaucoup plus évoluées que cela de ma part =D
Un personnage de fiction souhaitant s'incarner dans la réalité... Les rolistes sont mes proies...
http://leblogdesens.blogspot.com/
http://sens.hexalogie.free.fr/
Romaric Briand
 
Message(s) : 2318
Inscription : 22 Oct 2006, 16:37
Localisation : Saint Malo

Message par baron samedi » 10 Août 2007, 14:03

Sens,

Que veux-tu dire par "égotisme"?
SILENCE INDIGO
Créateurs des Chroniques d'Erdor 2e édition
http://www.silenceindigo.org
baron samedi
 
Message(s) : 369
Inscription : 29 Juin 2006, 17:53

Message par Christoph » 10 Août 2007, 15:11

Erick et Fred, si jamais vous voulez continuer la discussion sur le d20, le dK, etc. merci d'ouvrir de nouveaux sujets!

Sinon, je propose de laisser de côté ce que Daniela a ressenti. J'en reparlerai directement avec la principale intéressée, je crois que ça ne sert a rien de se lancer dans des suppositions sur ce thread. Je voulais juste rapporter une observation qui sera peut-être pertinente quand on aura plusieurs autres rapports de partie dans cette veine, pas résoudre un éventuel problème (sans elle et avec des gens qui ne la connaissent pas).

Je vous rappelle que ce qui me tient a coeur dans ce thread, c'est de parler d'une expérience de JdR différente, et ceci du point de vue de la démarche adoptée par les joueurs.

En effet, tout s'est bien passé, Romaric. Le rapport entre les gens était bon pendant ces parties. On s'est quelque fois emporté, mais rien de spécial par rapport à une discussion ou toute autre activité entre amis (Julien, Thomas, Daniela et moi nous connaissons extrêmement bien, Lorenz est un collègue d'études a Thomas, ils ont déjà travaillé ensemble). Nos parties se déroulent bien, comme d'autres rapports de partie sur ce forum en témoignent.
Donc je ne pense pas qu'il y ait de problème fondamental entre les personnalités. Si c'était le cas, on en aurait discuté entre nous ou on aurait sorti les flingues je pense, mais je ne pense pas que j'en aurais parlé sur un forum.

Maintenant pour revenir au jeu:
Bien sur qu'un échec du personnage est un échec personnel. On est la pour relever des défis, et on peut se viander. C'est comme ça, et on l'assume, parce qu'on connait les règles, on accepte de prendre des risques, etc.
Mais je ne vois pas où tu vois des cas de vexation qui découlent de ces échecs. J'ai en revanche dit que parfois nos idées sur comment résoudre un défi ne sont pas retenues et qu'on peut donc se sentir floué. Mais c'est pas pire que dans un autre jeu de société, par exemple si les autres joueurs ne respectent pas le partage des rues sur lequel on s'était mis d'accord au Monopoly. Ca fait partie du "savoir perdre".


J'ai en effet adopté un style d'écriture très "bulldozer". Peut-être qu'il y a un truc dans la culture rôliste qui dit que la compétition entre joueurs n'existe pas, qu'il n'y a pas de gagnants, etc. Au final, c'est vrai qu'il n'y a pas eu de gagnant. Mais je pense que dans le cadre d'une scène, on pouvait très clairement dire qui s'en est bien sorti et qui pas, et ça peut nourrir de la compétition entre joueurs. Les joueurs vont en rire, vont se gausser (mais à la bonne franquette, y a pas d'abus psychologiques!), vont se vanter, etc.
C'est au moins la moitié de la définition du ludisme et n'a rien de négatif (même si je n'oserai pas publier ce rapport de partie tel quel sur d'autres forums...)


Bien sur que le jeu de rôle peut abriter d'autres causes de dissensions que les conflits de démarches créatives, mais je ne crois pas que ce soit le bon sujet pour en parler.


[édité pour mettre des accents dedans]
Dernière édition par Christoph le 11 Août 2007, 14:53, édité 2 fois.
Christoph
modo-admin
 
Message(s) : 2949
Inscription : 07 Sep 2002, 18:40
Localisation : Yverdon, Suisse

D&D, une expérience différente?

Message par baron samedi » 10 Août 2007, 17:37

Christoph,

Je ne te suis pas sur deux volets. Je comprends peut-être mal:

1-En quoi jouer à D&D est-il différent comme expérience? Je veux dire, c'est le standard qui définit la norme, non? Ceci dit sans sous-entendus.

Ma 2e question, sur un autre thread.
SILENCE INDIGO
Créateurs des Chroniques d'Erdor 2e édition
http://www.silenceindigo.org
baron samedi
 
Message(s) : 369
Inscription : 29 Juin 2006, 17:53

Message par Christoph » 11 Août 2007, 15:06

D&D est différent de ce que je rapporte normalement. En cela, je m'adressai inconsciemment à ceux qui auraient lu plusieurs autres rapports de partie, qui étaient tous sur des expériences narrativistes jusqu'à maintenant.

Je vais tenter de formuler de manière à rendre ce thread indépendant des autres.
La différence fondamentale, c'est l'état d'esprit des joueurs. En fait, c'est sûrement le mauvais terme. Pour faire fan-boy d'Edwards, ce qui est différent, c'est la démarche créative des joueurs. Démarche: l'on vient à la table et l'on participe d'une certaine manière. Créative: l'expérience vise à atteindre un but "créatif" (pas forcément artistique).

Mon ton bourru de ce thread était sensé rapporter cet esprit compétitif (dans sa connotation positive comme tu le fais remarquer dans l'autre thread). Dans mes parties de DitV ou MLwM il n'y a pas cela! Nous adoptons une optique axée sur ce que vivent nos personnages, comment leur faire subir des situations moralement difficiles (si je suis MJ), à réfléchir sur les questions levées par la partie et d'y "répondre" via son personnage dans la partie.
Le but créatif de D&D c'est les tactiques, les idées pour se sortir du pétrin, trouver des arrangements entre joueurs ou avec des PNJ, monter un perso de manière efficace, etc.
Typiquement dans Pool, cet aspect est quasiment absent. Un lancer de dé réussi et on peut raconter sa réussite comme on l'entend! Il n'y a rien à "résoudre" pour le joueur, du moins pas comme dans D&D.

Est-ce que ceci répond à ta question?


Remarque plus ou moins pertinente: tout ce que je dis sur le ludisme ici est en fait valable pour cette incarnation particulière via D&D. D'autres jeux ludistes pourraient se révéler fort différents, au-delà de la démarche créative.
Christoph
modo-admin
 
Message(s) : 2949
Inscription : 07 Sep 2002, 18:40
Localisation : Yverdon, Suisse

Suivant

Retour vers Parties

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 26 invité(s)

cron