Dogs in the vineyard
Compte Rendu de partie : Tower Creek
Initiations :
Frère Cornelius : Vaincre sa superstition. Quelques difficultés pour décider comment en tant que MJ j'allais permettre ce genre de scène pour ce joueur... En fait, j'ai joué sa mauvaise conscience et ma foi, c'était sympa.
Frère Nathaniel : Ne pas céder à sa colère face au mensonge
Frère Phileas : Venir en aide à son amie prostituée, malgré ses réticences.
PJ très tempérés, peu de vagues, victoires de conflits plutôt faciles et sans sacrifices notables. Trop courts pour la plupart, mais je pense que c'est pour éviter que les conflits d'initiation ne durent trop longtemps.
En tout cas, les PJ sont bien sympa, je leur ai soufflé que les paradoxes pouvaient faire de bons personnages et ils ont développé cet aspect là à mon grand plaisir, bien que pour le moment nous n'ayons pas vraiment éprouvé cette dimension là de leurs personnages. Je pense que je devrai peut être prendre une copie de leurs fiches pour pouvoir amener dans les conflits certains de leurs traits...
Découverte de la ville et des problèmes :
J'ai essayé de dévoiler assez rapidement les tensions, mais en suivant ce que les joueurs voulaient faire. Du coup, ils se sont retrouvés à participer aux récoltes, scène que j'ai appréhendé, étant donné que ça n'avait pas de lien direct avec le problème de la ville et que je ne savais pas qu'y faire (un conflit contre les blés ? ^^).
Mais ils ont eux même profité du moment pour discuter avec les fermiers et obtenir des informations (dont je ne savais pas s'il était judicieux de les donner à tel moment ou si je devais respecter un tant soit peu l'ordre du « scénario »). j'ai donc plus ou moins avancé un événement, il me faudra sans doute étayer pour rester cohérent...
Ils ont discuté avec l'une des deux femmes du Steward, puis avec la seconde où un conflit a été déclaré. J'ai eu quelques doutes sur la façon d'utiliser l'influence démoniaque dans une scène où personne n'avait de relation avec les démons. Mais il fallait bien mettre le paquet sur la culpabilité factice de ce PNJ que les démons devaient utiliser comme bouc émissaire.
Du coup, pendant un moment de colère de sœur Bethia, j'ai provoqué une légère lévitation de la table autour de laquelle étaient assis les personnages.
J'ai escaladé comme un malade car à deux contre une (un des PJ n'est pas entré en conflit), il n'allait pas se passer grand chose. Résultat, quelques retombées quand même pour un PJ, mais une scène « d'aveux » un peu difficile à mettre en place : Qui des deux PJ ayant remporté le conflit détermine la fin de la scène ? Ils en ont discuté et se sont mis d'accord, mais il restait un problème : j'étais le seul à pouvoir leur faire des révélations de la bouche du PNJ (ou il leur aurait fallu le scénar sous les yeux je doute de l'intérêt que ça aurait pu avoir...)
Entre des fausses pistes que j'ai créées un peu par (mauvaise ?) habitude et l'effet de mystère instauré, j'ai quand même réussi à « révéler activement ».
Le scénario :
Je trouve que les trois exemples « scénaristiques » proposés dans le bouquin ont cela de remarquable qu'ils se basent sur une escalade de difficulté (influence démoniaque) et uniquement les actes et volontés des PNJ avec lesquelles intéragissent librement les PJ. En fait, c'est exactement le point où je suis actuellement dans ma recherche de structure scénaristique pour le JDR. Cela est en parfait accord avec les méthodes scénaristiques employés pour les œuvres de fiction et respecte parfaitement la liberté d'action du joueur.
Je pense que les joueurs n'ont pas été déroutés, bien que j'ai senti des petits moments de : « euh... on ne sait pas trop quoi faire, là ». Donc, à chaque fois je leur ai demandé : alors, que souhaitez-vous faire ? Est-ce que vous voulez voir tel personnage ici ? Je leur ai fait des propositions. Et je dois dire que c'est plutôt efficace. J'avais commencé à faire comme cela avec d'autres jeux et je pense qu'il est souvent utile de demander explicitement aux joueurs de prendre une décision.
Pour le moment, ça a un peu manqué de souffle, mais je compte rétablir ça dans la suite de la partie. Je crois que les attaques démoniaques seront tout à fait adaptées aux attentes de mes joueurs.
Après discussion, les joueurs ont trouvé que le jeu permettait de jouer dans le domaine de l'intimiste, mais en précisant tout de même avoir une préférence pour l'épique. Ils n'ont pas été énormément dépaysés du fait que j'avais déjà utilisé ce système tel quel pour Démiurges (avec tout ce que ça a eu de casse-gueule), mais j'ai trouvé la partie très cohérente avec l'idée que je m'étais faite du jeu. La morale, la religion et les questions de violence sont là, plus ou moins latentes, bref, j'ai hâte que ça pète.
Je dois dire que je trouve ce jeu très beau (et c'est un étudiant de beaux arts qui dit ça!) et c'est la première fois que je dis cela en tenant compte de l'ensemble (système, prémisse, problématiques, situations, conflits etc.). Bien que l'univers ne m'aurait sans doute pas accroché à priori.