Comme promis à Christoph, je vais raconter une bonne expérience de jeu qui a été très original.
Tout d'abord deux mots sur le jeu : "Petit Nicolas RPG"
C'est un JdR Amateur mettant en scène des enfants des années 50-60 genre Les Choristes. Les spécificités du jeu résident dans la grande simplicité des règles, le jeu qui accorde de larges bonus au collaboratif, des caractéristiques souvent inutiles qui servent seulement à donner du volumes aux persos et, surtout, un positionnement des joueurs comme une salle de classe (le MJ est la maîtresse).
C'est un jeu d'ambiance et de déconne.
J'ai fait jouer ce jeu à une convention avec des joueurs que je ne connaissais presque pas. Je n'avais pas préparé de scénario (juste une accroche comme j'aime le faire) : une bande de garçon de l'école primaire ennemi conteste le terrain vague des copains, ils veulent le jouer lors d'une partie de foot le mercredi après midi suivant. Les gagnants gagnent le terrain vague.
Personnages vite faits (quelques jets de dés) et on commence. Rapidement les joueurs au personnage plus doués à l'école se retrouvent dans les bancs de devant. Le groupe se scinde presque en deux : les intélos contre les cancres. Les cancres font des bétises et ils accusent les intélos... les intélos ne veulent pas participer au match de foot... etc.
Cet état de fait est très intéressant et nous a beaucoup amusé. Je me pose comme question :
Est-ce que les joueurs ont appliqués des stéréotypes artistiques (films, livres) ? des stéréotypes qu'ils ont vécus en étant enfant ? Est-ce que c'est le jeu qui pousse à ce type d'expérience ?
J'ai également pu remarquer que la place des joueurs a une grande influence sur les interactions entre les joueurs (ceux de devant, ceux de derrière). Je me demande donc si cet constatation est également applicable dans d'autres JdR. Si c'est le cas, on peut sans doute mettre à profit la chose.
Une autre chose que j'ai pu constater : les notes obtenus par les personnages (sur un lancé de dé influencé par leur carac école) influençaient énormément le comportement des élèves. Pour exemple, un cancre qui vers la fin a obtenu deux bonnes notes de suite (par chance) à commencer à se calmer et à faire équipe avec les intélos. Bizarre bizarre, c'est peut être du hasard mais je n'en suis pas totalement sûr. Surtout que la psychologie pédagogique démontre que le comportement des élèves peut sensiblement s'améliorer parallèlement aux notes. De nouveaux : comportement calqué sur des lectures ou sur des expériences personnelles ? Naturel ou non ?
Une grande partie du jeu a été improvisé par des activités scolaire (dictée, dessin des dernières vacances, heure de colle dans la chorale de M. Mathieu, etc.). Ca a donné une ambiance extraordinaire et tout le monde a adoré se replonger à l'école primaire.
Après avoir tenté plusieurs solutions pour intimider les ennemis (plusieurs bagarres qui ont parfois mal tournés pour eux) ou alors à coller du chewing-gum dans les cheveux des filles (pour les empêcher d'assister au match et de se chopper la honte), les joueurs ont fait leur match de foot (ou plutôt Verdun 2) dans le terrain vague.
La partie a été haletante et tout le monde satisfait. Il y a certes beaucoup de choses à améliorer dans Petit Nicolas RPG (des coquilles ou des bugs) mais le jeu est une bonne base pour un jeu tout à fait original. C'est un jeu spectacle comme une salle de classe est un spectacle.
Il y a peut être aussi des éléments qui peuvent être repris et développés dans d'autres jeux comme la géographie des joueurs (c'est à dire où ils se placent) ou encore des résolutions d'ambiance (on peut jouer les conflits avec Ciseau papier pierre).
Je conseille à tous d'essayer et de partager votre expérience ici car ce jeu pourrait m'apporter des éléments pour un potentiel "JdR spectacle" dont j'ai parlé dans la section Idées