[Contes ensorcelés] "Les rôlistes" avec Lionel Jea

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[Contes ensorcelés] "Les rôlistes" avec Lionel Jea

Message par Lionel (Nonène) » 15 Juin 2009, 22:58

Après "Les choristes" avec Gérard Jugnot voici la fabuleuse histoire des "Rôlistes" avec Lionel Jeannerat dans le rôle du pion-MJ.

J'ai donc effectué un remplacement dans un internat d'une école privée. Deux semaines à vivre avec eux en dehors de leurs heures d'école : devoirs surveillés, repas du soir et matin, coucher et lever...

Des jeunes de 12-18 ans auquel je me suis beaucoup attaché et réciproquement. Une expérience inoubliable... mais je m'égare... Il est question ici de JdR et comme vous l'aurez deviné... je leur ai fait jouer à notre fabuleuse activité rôliste.

J'ai proposé mon dévolu sur Conte ensorcelés car il était simple et adapté à l'age des plus jeunes. Il m'était également assez simple de le jouer à la manière d'école et internat des sorciers (Harry Potter en moins complexe). Ca permettait de faire un lien avec leur vie de tous les jours.

J'ai proposé le jeu à tous les jeunes (~20-25) mais très peu d'intéressés si ce n'est chez les plus jeunes. Il faut dire que je proposais l'activité sur les temps de pause et les ados avaient envie de profiter de leurs rares moments de liberté.

Il y avait une fille qui était archimotivée. Elle a participé assidument aux 3 séances que j'ai organisé. D'autres enfants sont venus 2 ou encore 1 fois.

J'ai fait jouer le scénario du volume 1 (en une session) et le premier scénario du volume 2 (en deux sessions). Les scénarios sont plutôt linéaires.

Je ne vais pas faire ici un rapport complet des parties qui furent super drôles et amusantes, mais plutôt vous parler de deux de mes joueurs :

Il y avait d'une part la fille archimotivée qui adorait suivre le fil narratif. Pas besoin d'être dirigiste, elle suivait les indices et ne cherchait surtout pas à faire d'écart au jeu. Elle était gigaroleplay en mimant et expliquant ses états d'âmes : "Alors là, moi j'ai très peur et je vais me cacher."

Il y a également eu un petit clin d'oeil narratif qui s'était instauré entre nous : A la fin des scénarios ou à lorsque c'était possible, il s'agissait de faire une crasse au connard de pion de l'école de magie. Ca restait toujours très gentil, une petite bêtise de rien du tout mais toujours très drôle.
Le pion en question correspondait dans la réalité avec le pion qui fonctionnait les semaines où j'étais pas là. Un vieux c... qui faisait plus office de gardien de prison que de pion. Il traquait les élèves et leur imposait une discipline de fer. Le mec du genre : ACTION .... REACTION (un peu comme dans le film)
C'était devenu le petit plaisir des parties et ça créait la scène idéale et légère pour terminer un scénario.

Ensuite, j'ai également eu un jeune qui a participé qu'à la dernière session. Un jeune intelligent et très surprenant... Lui était tout le contraire : il avait compris que dans le JdR, on peut faire ce que l'on veut dans la limite des règles. A la fin du 2ème scénario, il décide donc de braquer un type avec des pièces qui permettent de voyager. La fille supermotivé est alors choquée et déclare... "Mais tu ne peux pas faire ça... on doit retrouver le ramener le yack blanc dans son village et retourner à l'école." Elle me regarde avec un regard complètement désemparé... et moi je réponds "bien sûr qu'il peut !"

Il pique une pièce et se barre avec tout le monde en la faisant marcher, il fallait échapper au type dépouillé. Il atterrit alors dans un lieu "aléatoire" commence alors pour moi de l'improvisation pure. Je n'en avais pas fait de toutes les parties avec des joueurs qui suivaient la ligne de scénario sans broncher ("Oh des traces... suivons les"). J'improvise avec succès et ils terminent après quelques aventures dans un manoir avec un puissant sorcier. Le gamin ne se démonte pas et discute sans tabou avec le PNJ. Je finis par proposer aux enfants intéressés de devenir apprentis auprès du magicien. Le gamin : "Oh oui trop cool, je veux rester dans cette super maison qui fait peur avec le gars bizarre (la formulation est approximative mais l'idée y est)" La plupart des joueurs décident alors de rester également parce que "l'autre à trop trop raison". Ne reste plus que la fille traumatisée qui leur dit : "Et le yak blanc ? Et l'école ?"

Elle était complètement déboussolée de cet écart de narration mais se remet vite en scelle lorsque le mago la renvoie vers le yak blanc (et par la même occasion dans le fil de l'histoire) . Elle termine le scénario et fait sa tradionnelle crasse au méchant pion de l'école de magie.

Ainsi se termine "Les rôlistes".

Comme dernière réflexion, je veux juste dire que je crois vraiment que le JdR a sa place dans les écoles, comme activité extrascolaire et permet une évasion à des enfants qui sont loin de leurs parents. J'ai bien entendu décelé des failles dans Conte ensorcelé (comme par exemple cette différenciation exacerbée entre garçon et fille) mais le jeu est adapté à un MJ qui sait improviser et qui a le temps pour faire de la préparation.
Je me suis également rendu compte que finalement, une partie avec des jeunes de 11-12 ans n'a pas besoin d'être compliquée : un histoire simple et quelques improvisations funs suffisent largement.

Je suis reparti de l'internat en leur offrant un Nain et Jardin (du même auteur que Conte ensorcelé)... ainsi ils peuvent (mais j'en doute) jouer ensemble si l'envie leur vient...

En tout cas, merci les enfants pour ces fabuleuses parties...
Lionel (Nonène)
 
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Message par Christoph » 16 Juin 2009, 00:57

Excellent!
Christoph
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Message par Frédéric » 16 Juin 2009, 00:58

Un bel exposé sur deux façons d'aborder le JDR !
Frédéric
 
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Message par edophoenix » 16 Juin 2009, 07:38

Génial ^^ C'est marrant d'observer les deux attitudes !
"Le Paradis, c'est un roman devant un bon feu ! " - Théophile GAUTHIER.
"Toute notre dignité consiste donc en la pensée " - B. PASCAL, Pensées.
"Si le monde n'a absolument aucun sens, qu'est-ce qui nous empêche d'en inventer un?" - Lewis Caroll, Alice au pays des Merveilles.
"Vouloir nous Brûle, et Pouvoir nous Détruit" - H. de Balzac, La Peau de Chagrin.


La ludologie, c'est bon, mangez-en !
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