XIII a écrit :C'est pour ça en partie que l'idée de se référer à quelques choses de "quotidien" me surprenant. Je pense que ton fil de 8 ans à beaucoup moins de verrous imaginaires que tu sembles le craindre.
En réalité si je laisse entrevoir cette crainte c'est que je me suis surement mal exprimé. Parce que chez moi cette crainte n'existe pas.
Il s'agit juste pour moi de l'amener naturellement vers une pratique du jdr à SON rythme et pas au mien.
Si il avait embrayé directement sur quelque chose de très imaginatif j'aurais suivi de suite. Lionel (encore une fois!) a fais une bonne analyse de ce que je pense.
Comment le dire autrement... Je prend un exemple. Quand je lui ai appris à faire du vélo, je lui ai acheté un vélo avec les petites roues à l'arrière. Je lui ai dit "tu verras c'est un peu comme ton tricycle". Okay il est monté dessus et il avait les mêmes réflexes qu'avec son tricycle, façon de freiner et de pédaler et la même vitesse et empruntais les mêmes chemins. Je l'ai laissé pédaler seul. Puis il m'a accompagné et en me suivant il s'est rendu compte qu'il pouvait aller vraiment très vite et emprunter des chemins qu'il ne connaissait pas. Et il m'a dit "c'est génial on peut aller super vite avec". à partir de là il a pu s'éclater avec son vélo, et les fameux "t'as vu Papa, sans les bras!" (le premier qui me sort sans les dent gare à lui!). Je lui ai proposé plusieurs fois d'essayer sans les roue arrière. Pas mal de refus, je n'ai donc pas insisté. On a pas non plus fait de remarques lorsque certains de ses copains étaient déjà sans les roues arrières. Quand il s'est senti prêt, il m'a dit "ok on essaye" et pis ça c'est fait et aujourd'hui il va super bien et s'éclate comme un petit fou.
J'ai respecté son rythme. Si je lui avait offert le vélo en lui montrant tout ce qu'on peut faire avec (sous entendu en lui exposant le potentiel de vitesse, de liberté etc) peut être qu'il aurait jamais voulu monter dessus voir en essayant il se serait rendu compte qu'il n'est pas à la hauteur!
Donc, autant je comprend ce que tu veux me dire, car en tant que MJ on influe très fortement sur la manière dont les joueurs vont évoluer (ce qui est encore plus vrai dans un rapport père et fils), autant je te dis si toi tu avais le potentiel pour aller sans les roues à son âge c'est très bien. En ce qui me concerne je vais le laisser venir seul dans cette exploration et à son rythme. Si il a un fort imaginaire poétique, il le déploiera, si son imaginaire est plus pragmatique il le fera aussi.
Ce qui ma plu dans le setting de Petites Sorcières, c'est qu'il est justement très léger et assez intuitif. Un enfant peut facilement se l'approprier et il a toute liberté pour le fabriquer dans son imaginaire. Dans mon esprit ce setting est surtout le sien, il orientera la suite en fonction de ses envies et de ses capacités. Je ne cherche pas à le brimer ni non plus à trop l'encourager dans une voie que j'aurais pu choisir.
Maintenant à l'heure de lancer un mini scénario d'intro, je me suis demandé est ce que je lance tout de suite quelque chose avec un fort imaginaire ou est ce que je reste avec une histoire et un ancrage connu. Le fait qu'il faille assimiler les règles, le concept du jdr, que lors des histoires du soir ses interventions sont assez brèves etc, a fait pencher la balance vers la deuxième option.
Il reste que lui était ravi en tout cas. Et ça c'est quand même pour moi la plus grande réussite.