Hello à tous !
J'aimerais ouvrir une petite discussion sur un sujet encore assez flou pour moi :
Quelles sont les différences durant une partie entre les éléments de fiction créés au pied levé (improvisés, quoi) et ceux qui ont été préparés avant la partie ?
Je pars de deux exemples :
Thoan
J'étais joueur. Nous étions un groupe d'humains normaux, certains un peu plus baroudeurs et aventuriers que d'autres. Nous nous sommes retrouvés dans une sorte d'univers parallèle regroupant la plupart des mythes de notre monde.
PJ : Un aventurier bourru et baroudeur façon Allan Quatermain Dans la ligue des Gentlemen extraordinaires, une jeune archéologue métisse amérindienne et un singe vaguement doué de parole.
Pour y arriver, nous avons gravi une montagne, où après avoir combattu un lézard géant, nous découvrons des inscriptions sur un monolithe, en déchiffrant les inscriptions, on trouve un passage vers un souterrain où une énigme faite de symboles et d'images, dans une grande pièce semblable à ce qu'on trouverait dans une pyramide maya.
Ici, des pilleurs de tombe nous sont tombés dessus, nous avons réussi à ouvrir le passage vers l'autre monde. Mais un personnage étrange que d'autres PJ semblaient vaguement connaître et qui apparaitra à plusieurs reprises, nous bloque derrière un mur de verre incassable, je ne sais plus comment nous trouvons un moyen de franchir l'obstacle, mais nous nous retrouvons devant un portail façon Stargate à travers lequel on voit divers paysages. On passe au travers...
On se retrouve dans une forêt tropicale hostile où nous avons découvert des restes de campements avec des soldats morts portant des armures un peu futuristes.
Ensuite, on a trouvé un village d'amazones qui nous ont capturés et suite à des négociations où nous avons découvert que nous avions un ennemi commun, la reine amazone a passé une nuit torride avec l'aventurier baroudeur du groupe et le lendemain, elles nous ont laissés partir.
Plus tard, nous parvenons à une immense tour au sommet de laquelle un aigle géant engage la conversation (je me rappelle que pour certains joueurs, ceci était positivement surprenant comme apparition, je pense que c'est une quetsion de couleur).
L'aigle nous conduira sur d'autres plateaux du monde où nous avions des choses à y chercher.
Le scénario que nous avons joué prévoyait une bonne partie de ce que nous avons joué et le livre de base du jeu décrit un univers assez riche, donc notre MJ n'a eu "qu'à" bien connaître tout ça et à improviser un peu quand nécessaire.
Ma question :
Pourrait-on obtenir la même fiction dans un jeu où une bonne partie de l'exploration (faire du JDR) se fait en création au pied levé (en impro, quoi). Qu'est-ce qui serait différent dans la fiction elle-même et dans le rapport des joueurs à celle-ci ?
(Ma partie date un peu, donc la plupart des détails descriptifs me sont sortis de la tête, mais vous pouvez imaginer que c'était plutôt riche sans être excessif).
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Autre exemple :
Polaris chivalric tragedy at the utmost north
Ce Polaris Indie américain par Ben Lehman (rien à voir avec le Polaris français), décrit les bases d'un univers polaire, une cité grandiose qui voit sa décadence survenir le jour où le soleil s'est levé sur le monde. Depuis lors, un cratère d'où sortent les démons est apparu au cœur de la ville et le peuple de Polaris est en sursis. On joue des chevaliers tentant de sauver leur peuple, mais on sait qu'ils finiront par mourir ou par trahir ce peuple qu'ils aiment.
Mon chevalier errait dans le désert de sable, cherchant sa voie. Un renard polaire court au loin. Alors qu'il s'en approche, il voit une silhouette humanoïde. Il serre dans sa main une gemme... Mais alors qu'il s'approche de cette silhouette, elle se redresse et s'avère être une immense créature de glace titanesque brandissant une massue de glace et l'écrasant sur moi. Mal en point, je me redresse et vois que le géant de glace a volé ma gemme et l'entraine au loin.
Je le poursuis et construis un cheval de Troie en découpant des arbres et en les tailladant lentement et je m'enferme dedans pour m'introduire dans la caverne du géant. Le géant prend le cheval de bois et le met dans sa marmite d'huile bouillante. Mais le cheval créé ainsi est solide, il flotte et il est étanche. Mais la chaleur du feu fait fondre le géant et un gnome lui tend une corde du haut de la cheminée de la grotte au chevalier qui est sorti du cheval de bois où il suffoquait de chaleur. Le chevalier s'échappe.
En haut de la cheminée de glace, il remercie le gnome de l'avoir sauvé, je ne sais plus exactement comment, mais ça s'est fini en acte sexuel avec la lune personnifiée (plus ou moins)...
Si Christoph, Romaric ou Thomas P se souviennent des détails manquants, n'hésitez pas à combler.
Pour informations, pendant que je jouais le chevalier, Thomas jouait le géant de glace, un autre joueur (Rom ou Christoph, je ne sais plus) jouait l'isatis, le gnome et la lune...
Bien sûr, les tournures des phrases étaient un peu étudiées, on s'y donnait à cœur joie sur les descriptions, donc là aussi je restitue très mal la couleur de la partie.
Nouvelle question :
Qu'est-ce que ça apporte de procéder d'une manière ou de l'autre ? Pourquoi choisir de laisser une créativité débridée aux joueurs (MJ compris s'il y en a un) concernant l'univers et l'histoire ? Pourquoi choisir d'écrire le monde et/ou l'histoire à l'avance ?
Merci d'étayer vos développements d'exemples pratiques.