Bonsoir à tous, et tout d'abord restez calme après ce titre alarmiste qui n'avait d'autre but que d'attirer votre curiosité et donc vous faire cliquer sur le lien ^^.
Je tiens d'abord à dire que "Sens" (le livre, c'est d'ailleurs uniquement dans ce sens que j'utiliserais ce terme par la suite) n'est pas pour rien dans ma position actuelle, non pas qu'il fut ma seule source de réflexion, mais l'on peut dire que Romaric a réellement réactivé mon esprit analytique et ma réflexion à une époque ou je m'étouffais dans des considérations arrivistes.
Je m'excuse aussi auprès de Romaric vu que je pense perdre aujourd'hui mon statut de "celui qui a redonné envie à l'auteur de continuer son oeuvre", je ne l'espère pas ceci dit.
Je tiens d'abord à écrire ce qu'il me semble avoir compris de "Sens", il me semble que cette oeuvre est en fait une recherche d'absolu, par le biais de la réflexion commune, un volonté de réactiver les neurones des lecteurs pour qu'ils réfléchissent à ... tout en fait (mon idée que "Sens" ne visait qu'à explorer la limite réalité/fiction me semble fausse désormais), mais aussi qu'ils le transmettent et en discutent afin de mettre en commun les fruits de leur réflexion, permettant alors d'avancer de plus en plus vers cette recherche d'absolu.
Voilà mon problème actuel : j'apprécie l'intuition qu'il faut relancer l'envie de réfléchir, mais une partie du principe que j'ai énoncé me gène : ma position actuelle est la suivante "l'absolu n'existe pas ou ne peut être trouvé".
Pour l'exprimer autrement je peux énoncer une chose qui est née comme une blague mais qui me semble être maintenant le référent de ma réflexion, ce que j'ai plagié "la théorie des grands nombres" ou "G(64)+1" : "On trouve toujours du sens à en chercher suffisamment longtemps", dit autrement cela signifie que peut importe vos positions politiques/philosophiques/éthiques vous trouverez toujours une justification à ces dernières, vous trouverez toujours des exemples concrets ou non appuyant vos dires, les débats son stériles car même s'il en sort un gagnant il n'aura pas plus "Vrai" que l'autre, il aura juste eut plus d'arguments lors du débat, mais moyennant du temps l'autre camp pourra en trouver plus.
Une autre énonciation peut être : "toute proposition trouvera toujours une théorie dans laquelle elle est vraie."
Par extension : le "Vrai", le "Bien" et le "Beau" n'existent pas et ne sont pas recevables dans un débat. Car ces mots font semblant d'être transcendant à toutes les théories, malheureusement le "Vrai" dépend des axiomes que vous considérez comme vrai, le "Bien" en découlera aussi, le "Beau" d'autant plus. J'ai finit par me poser comme axiome le fait que tout les débats ne sont qu'une conséquence de deux théories ayant différents axiomes qui se rencontrent, et par définition même aucune théorie ne peut prétendre être plus "Vrai" qu'une autre.
D'avance et pour contrer les trois grandes réponses possibles :
- La correspondance avec la "Réalité" n'est pas un absolu. Principalement car tout peut être faussé (Le démon malin), mais aussi car la "Réalité" même si elle existe ne peut servir d'argument. Nous avons tous une réalité qui n'est que version parcellaire de la "Réalité" et tout comme aucune théorie ne peut être plus "Vraie" qu'une autre, aucune réalité ne peut être plus réel qu'une autre.
- Le pragmatisme n'est pas un absolu. Deux modèles incompatibles peuvent expliquer et même prédire ce que nous observons, aucun des deux ne peut être jugé plus "Vrai" que l'autre.
- La vérité de la majorité n'est pas un absolu. Principalement car nous ne pouvons jamais être sur qu'un groupe soit la majorité. Et car même si nous pouvions en être sûr la majorité peut être trompé. Une minorité peut avoir une vérité et la majorité une autre, aucune des deux ne sera plus "Vraie" que l'autre.
Cela résume plus où moins habilement ce que j'ai conclu. J'accepte d'en discuter par forum même si je ne pense guère que cela sera aisé (j'ai même un doute fort quand à l'utilité de mon message tant ce que j'essaie d'exprimer me semble indémontrable).
Sur un ton plus "ludique", mon problème avec "Sens" est donc le suivant : je ne peux jouer Sens, ni même faire semblant d'être possédé par lui. Je n'apprécie plus de participer aux débats car tous me semblent futiles s'il ne sont pas recadrés dans une théorie (sélection d'axiomes). Les mystères décrit dans le livres ne me tiennent plus en haleine, je les lit en diagonales car tous peuvent avoir un nombre infini de réponses, toutes justifiables d'une manière ou d'une autre.
J'apprécierais fondamentalement de faire jouer un jeu me donnant un système étudié pour favoriser la réflexion à partir d'une fiction collective qui me donne les clefs pour faire fonctionner ce système de manière explicite. J'apprécierais fondamentalement un jeu me donnant une technique de scénarisation en prenant comme premier élément une question métaphysique ("l'homme est il fondamentalement bon ?" "l'homme doit il tout savoir") que je devrais choisir moi même et dont le système de jeu exploite "en live" les réponses des joueurs. Sens propose des questions, mais celle de l'auteur pas celle du mj, de plus il n'existe aucun canalisateur dans le système pour ces questions (seul le déterminisme et le rapport fiction/réalité sont au centre du système).
Bon j'espère que je ne recevrais pas trop vite la visite d'un homme en noir engagé par un individu vivant dans une baronnie de St Malo ou par l'un de ses fans ceci dit ^^, on peut toujours négocier, moi je suis pour le commerce y'a pas de problème ..... ^^'