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[Prosopopée] Nous sommes tous morts à la fin !

Message Publié : 16 Jan 2009, 22:10
par Romaric Briand
Nous avons réussi à tous mourir pendant la partie.
Comment peut-on en arriver là ?

Simplement car nous ne connaissions pas les règles du jeu.
On a fait une partie à la Baro suite à un playtest avec Fred sur Poitiers.
Je me rappelais donc que très vaguement des règles.
A l'époque il n'y avait pas de base du jeu... j'avais discrètement chouravé des fiches de personnages chez Fred... héhé... ne jamais faire dormir ses potes dans la chambre où il y a l'imprimante... héhéhé... Je suis reparti à la Baro fort de mon larcin et bien décidé à montrer au baromen le meilleur du Frédéric Sintes.

- On avait des D6 qu'on se refilaient quand on aimait bien ce que les autres racontaient.
- On avait des fiches de perso.
- On avait une fiche de perso au centre de la table pour les conflits qui concernaient tout le monde.
- On lançait autant de D6 qu'on avait dans la caractéristique avec laquelle on tentait de résoudre le problème + les D6 filés par les autres.

Par exemple : Si quelqu'un nous collait un problème de 4 en vide on devait, si on le souhaitait lancer les D6 et faire 4 succès pour s'en débarrasser. (on avait fixé le succès à un score de 4ou+ sur le D6)
Celui qui s'en débarrassait racontait comment.

On est donc partie de la ville centrale pour une campagne lointaine avec l'espoir de résoudre la mystérieuse affaire du lac de sang.
Des réfugiés avait fuit la région de... je sais plus le nom... merde... Ishtar ou un nom comme ça... bref des réfugiés avaient fuit la région d'Ishtar suite à une catastrophe naturelle ! Leur eau potable s'était changée en sang.

Nous avons décidé entre joueur de coller une difficulté de 6 à la résolution de l'affaire. Ce serait le lancé ultime qui clôturerait la partie.

Les personnages étaient haut en couleurs et déjà tout le monde ne jouait pas avec le même esprit. Certains étaient partis dans l'humour d'autres dans le sérieux. Regardez les noms des persos, il est simple de voir qui jouait sérieux et qui jouait pour la déconne.

- "Celui qui soigne l'ombre".
- "Celle que Shikoku accompagne".
- "Celui qui a la classe" !
et... le meilleur pour la fin...
- "Celui qui dit de la merde" !

Nous sommes pourtant partis tous ensembles de la ville centrale. L'humour était renforcé par le sérieux des personnages sombres et au final la partie s'est très bien déroulée. Je ne vais pas lancer tout le contenu de la fiction honnêtement il n'était pas mirobolant... mais on a quand même... encore... inventé un nom d'animal (après la broussette) j'ai l'honneur de vous présenter le coqlard ! Ce fut une partie de plaisir pour savoir qui dompterait l'animal mais sans qu'il n'y ait de pulsion ludiste entre les joueurs.

Seule celle que shikoku accompagne était de temps en temps agacée de toujours raté son jet pour se débarrasser de son amour pour celui qui à la classe ! haha ^^

A la fin le lac de sang s'est ouvert comme la mer rouge et une tour est apparue. Au fin fond de cette tour nous avons découvert les dieux de Prosopopée : Vide, Objets, Humains, bref... toutes les substances ont été divinisées. Elles étaient en colère contre le village d'Ishtar car l'un des dieux avait été torturé par ses habitants.

Les dieux nous en voulait également. Ils ont abattu leur colère sur nous. C'est là que l'on a dit ! C'est le moment ! Si l'un d'entre nous ne bat pas la difficulté principale (vous vous souvenez l'ultime D6 en gras) nous perdrons contre les dieux.

Et... ce qui devait arriver arriva... aucun d'entre nous ne parvint à battre la difficulté. Nous sommes morts engloutis sous un lac de sang ! paix à nos âmes.







Alors ! C'set là que ça devient intéressant ! de cette fiction j'ai retiré une morale liée au système et à notre interprétation de ce dernier.

L'égoïsme ne paie pas : Effectivement j'ai noté que dans Prosopopée (je ne sais pas avec le nouveau système mais...) l'égoisme ne paie pas. Imaginez qu'un pont soit entrain de s'effondrer et que tous les personnages soient en train de le traverser.

Vous choisissez de résoudre le problème POUR VOUS ! Vous lancez vos D6 et vous réussissez. Vous dites alors, par exemple, "un aigle s'élance vers moi et vient me chercher. Je m'accroche à ses griffes et je vole loin du danger." Vous n'êtes pas tiré d'affaire ! Car le conflit reste au centre de la table ! Vous ne l'avez pas vraiment éliminé.

Donc un autre joueur pourra dire "je m'accroche à ton aigle" ! et HOP ! c'est le bordel ! il jette ses dés pour résoudre le conflit et rate. Il dit alors : "je déséquilibre ton aigle et nous retombons sur le pont" Le personnage égoiste se retrouve dans la même situation qu'au départ et ceci car il n'a pas résolu le conflit de façon globale ! il a simplement réussi à décrire la manière dont lui pouvait s'en tirer.

Un joueur altruiste au contraire aurait profité de son succès pour résoudre le problème de tous. En disant par exemple "je sors ma flute. Je charme les cordages qui se mettent à danser comme des serpents et se rattachent entre eux. Nous sommes sauvés." bref une solution globale, un truc qui permette de retirer le D6 du centre définitivement. Ainsi il n'y a plus de possibilité de "retourner dans le merdier" si j'ose dire !

Ce cas s'est produit trois fois très exactement dans notre fiction. Les joueurs ont attendu la fin de la partie pour comprendre. Nous en avons discuté après.

Bref, je trouvais la morale amusante. D'autant plus qu'elle était amenée par un système créé un peu à l'emporte pièce !

"Si tu crois que les problèmes de tous sont seulement les tiens tu risques fort de ne jamais t'en débarrasser." (ou quelque chose comme ça...)

Une morale que nos sociétés devraient peut être méditer... =D

Re: [Prosopopée] Nous sommes tous morts à la fin !

Message Publié : 16 Jan 2009, 22:32
par Meta
Sens (Romaric Briand) a écrit :
- "Celui qui soigne l'ombre".
- "Celle que Shikoku accompagne".
- "Celui qui a la classe" !
et... le meilleur pour la fin...
- "Celui qui dit de la merde" !



Fred a pourtant dit dans les règles, de façon explicite, qu'il faut choisir une qualité subtile, quelque chose qui n'est pas grandiose. Or la classe ou le parler de merde rentrent dans la catégorie grandiose (ou non subtile). Donc il y a erreur de traitement qui induit dès le début un rapport biaisé entre les joueurs. "celui qui soigne l'ombre", en revanche, est un nom approprié, car poétique et subtil (et peut-être absurde, mais c'est une autre histoire ^^).

Message Publié : 17 Jan 2009, 01:20
par Frédéric
Haha, je me suis marré en voyant à quel point vous avez détourné le jeu. Mais c'est intéressant, notamment, hormis l'humour, ça me semble, dans ce que tu racontes, très proche de Prosopopée. Par contre, dans la dernière version en cours de correction, j'ai fait en sorte que les joueurs évitent de se retrouver en groupe, ça ne colle pas à l'idée que j'ai du jeu...


Rom a écrit :L'égoïsme ne paie pas : Effectivement j'ai noté que dans Prosopopée (je ne sais pas avec le nouveau système mais...) l'égoisme ne paie pas. Imaginez qu'un pont soit entrain de s'effondrer et que tous les personnages soient en train de le traverser.


Excellent, ça ! J'aimerai comprendre comment vous en êtes arrivés à ça !
Si je comprends bien, vous avez gardé l'ancien principe de : chaque joueur peut avoir des conflits pour lui et d'autres conflits sont communs.

Si je m'accroche à l'aigle, que je réussis mon jet, je résous le conflit, tout le monde est tiré d'affaire ou du moins, je le suis, mais les autres tombent dans la crevasse, on continue...

Qu'est-ce qui a fait que l'action ratée de l'autre personnage qui s'est accroché au premier a entraîné l'autre dans sa chute ? (à la réflexion, cette affaire me semble possible avec le dernier système, mais je veux être sur de ne pas passer à côté de quelque chose...)

J'ai l'impression que vous avez joué pas mal de sous-conflits sans rapport avec le "Problème principal", non ?

Axel >> Ouais, Rom a joué sans le texte du jeu en "version Romaric" improvisée d'après ses souvenirs vagues de la fois où on a joué ensemble ^^

Message Publié : 18 Jan 2009, 16:14
par Christoph
Hello

J'ai déplacé le fil sur le Banc d'essai puisque le jeu est encore en plein développement.


Typiquement baromène¹ cette partie, je vous imagine facilement. En plus, ce que tu as raconté semble assez bien coller à l'esprit Prosopopéen² et la mort de vos personnage me semble évidente. On s'était demandé un soir en discutant avec Frédéric comment vous aviez réussi à tuer vos personnages, et on se demandait si vous aviez compris quelque chose au jeu³! Là, avec le contexte que tu donnes, oui, ça fait tout un tas de sens. Ça me fait penser à un truc que j'aimerais mieux décrire une fois: le fait que certaines décisions inattendues se révèlent complètement évidentes dès qu'elles sont posées, ça arrive régulièrement et c'est très satisfaisant comme sentiment.


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¹ pour ne pas faire trop de private joke, les Baromens sont les amis de Romaric, j'en ai fait un adjectif.
² encore un adjectif absurde
³ sympas tes potes virtuels, hein?