[Psychodrame] Crises de foi

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[Psychodrame] Crises de foi

Message par Fabien | L'Alcyon » 29 Juin 2011, 14:32

Bon, en dehors des sensiens hyperactifs, silentdrift dort un peu en ce moment, donc voici un petit CR d'une très bonne partie de Psychodrame jouée il y a une dizaine de jours avec Bichette.
Nous avons utilisé la version la plus récente des règles, bien que je l'ai fait de mémoire, ne me souvenant plus exactement de toutes les règles.

Bichette jouait Alexandre Brillard, journaliste qui était parvenu à sortir de la rue après avoir été SDF et dont la soeur était entrée dans un couvent radical
Traits
Problème: un proche a des problèmes avec des extrêmistes
Lien avec un autre personnage: Théo m'a sauvé de la rue
Lien avec le problème d'un autre personnage : Théo doute du bienfait de son geste
Croyance: J'ai fait de mon mieux pour m'en sortir
Croyance: Les gens ne pensent qu'à eux
Nuance: De rares personnes tendent malgré tout la main

Je jouais Théodore Buisson, comptable dans une organisation caritative catholique, et croyant en crise de foi
Problème: Je doute de l'Eglise Catholique
Lien avec un autre personnage: Alexandre, un ancien qui a bénéficié de mon organisation caritative [ce qui l'a aidé à sortir de la rue]
Lien avec le problème d'un autre personnage: Camille, la soeur d'Alexandre, est une ancienne petite amie du lycée
Croyance: Les non-chrétiens ne seront jamais heureux
Croyance: Je suis quelqu'un de bien
Alexandre devrait croire en Dieu
J'ai créé ce personnage parce que j'avais envie d'explorer le personnage d'un croyant en crise.

(Je n'indique pas les Emotions, nous n'avons pas joué très longtemps nous n'avons pas pu en profiter.)

***
Partie

Je commence par une scène d'exposition, comme l'exigent les règles.
Théodore est au travail. Durant sa pause de midi, il lit le journal et tombe sur un nouveau scandale de prêtres pédophiles. Il se lève pour aller se promener dans la rue. Il rencontre une collecte d'argent pour l'Eglise, mais l'évite pour ne pas avoir à se confronter à son problème.

Bichette fait de même pour son personnage:
Alexandre tambourine à une porte du couvent pour parler à sa soeur Camille. Refus mécanique: on n'accorde pas de visite. Alexandre s'en va, furieux, il a rendez-vous l'après-midi avec un responsable de l'Eglise Catholique pour un article sur les extrêmistes.

Je demande à Bichette de lancer une scène de conflit pour mon personnage. Il reprend ma scène là où je l'avais laissée.
Théodore est hèlé par une bénévole qui le connait bien de la paroisse. "Vous avez entendu le scandale à la radio ? C'est incroyable". Je joue le malaise de Théodore. La scène se déroule mais finalement il n'y a pas de conflit, Théodore esquive le problème.

Je lance ensuite une scène de conflit pour Alexandre, à la demande de Bichette.
Alexandre est en train d'attendre pour son entretien dans l'antichambre de l'évêque. Il reçoit un coup de téléphone: c'est sa soeur ! Elle est parvenue à faire accepter un coup de téléphone. La conversation avance jusqu'à un conflit: acceptera-t-elle de le voir ? Elle refuse parce qu'elle est convaincue que le voir entravera son chemin vers le salut. Finalement Alexandre emporte le conflit, mais avec une retombée: sa soeur est mise en difficulté face aux couvent qui l'abrite.
Alexandre commence son entretien avec un certain énervement.
[Là on a discuté un peu pour les règles dont je ne me souvenais qu'à moitié en ce qui concernait le nombre de cartes dont chacun dispose, mais on est arrivés à quelque chose de proche de ce qu'elles étaient en fait]

Bichette lance une scène de conflit pour mon personnage.
Théodore découvre des irrégularités dans les comptes: les notes de frais de son supérieur (2000€ pour une nuit d'hôtel). Je demande un conflit intérieur pour mon personnage: en lui se combattent sa loyauté pour son organisation et son sentiment d'être quelqu'un de bien. Dans le conflit, je joue le sentiment d'être quelqu'un de bien et Bichette la loyauté pour l'organisation (d'ailleurs, Fred, comment on décide qui joue qui dans un cas comme celui-ci?). Ici j'ai choisi de jouer un conflit intérieur parce que je ne savais pas comment mon personnage devait se comporter, et j'ai pris le rôle que je trouvais le plus gratifiant pour lui.
Finalement, je l'emporte et j'accepte la retombée qui est de se faire virer. Je raconte l'issue de la scène et j'en profite pour faire de mon personnage un héros. Il s'engueule donc très fort avec son supérieur et finit par claquer la porte de son bureau, avant d'aller photocopier les comptes et les distribuer à tout le monde en expliquant clairement que son supérieur se fait des prostituées avec l'argent d'une association caritative. Le lendemain, il reçoit un avis de licenciement pour faute grave. C'aurait pu être considéré comme une action disproportionnée, mais mes émotions étaient intactes à ce moment-là, donc je n'en avais pas besoin.

Bichette décide de faire une scène d'exposition. L'entretien avec l'évèque a mal démarré: Alexandre a été assez dur avec lui (faisant référence rapidement aux extrêmistes) au point que l'évèque menace de mettre fin à l'entretien. Alexandre téléphone à Théodore, la conversation roule sur Camille et sur le fait que Théodore ait été viré.

Je choisi également de faire une scène d'exposition: l'entretien d'embauche de Théodore comme comptable au séminaire. Théodore esquive les raisons de son départ de l'organisation caritative, mais parvient à retrouver un travail, moins bien payé, mais toujours en accord avec ses intentions.

Bichette me demande une scène de conflit pour son personnage.
Je décris son arrivée au convent où se trouve sa soeur. Je décris l'endroit façon vieux bâtiment social des années 60. Alexandre dispose de 15 minutes (pas plus pas moins, je décris l'horloge et la bonne soeur qui attend dans le couloir) pour parler à sa soeur à travers une grille. La conversation avance et le conflit finalement repose sur l'enjeu que Camille va dire à Alexandre pourquoi elle est entrée au couvent; la retombée étant qu'Alexandre se mette à croire en Dieu devant une telle ferveur. Bichette l'emporte et accepte la retombée. Il raconte que Camille raconte comment son frère lui manquait quand il était SDF et que, sur les conseils de Théodore, elle est entrée au couvent. Alexandre le prend pour lui, il a le sentiment que c'est de sa faute si sa soeur est là. Mais sa ferveur l'impressionne et il commence à se poser des questions.

On a arrêté là (en terminant sur une belle scène), il se faisait tard. Au total, en comptant la création de personnage, on a joué 2-3 heures.

***
Commentaires
Bon, pas de doute, Psychodrame est un jeu solide, on a eu tous les deux beaucoup de plaisir à jouer (Bichette confirmera sans doute) et on aurait volontiers continué s'il n'avait pas été si tard (Bichette, j'ai gardé les feuilles, on pourra reprendre la partie là où on l'a laissée). Comme d'habitude, j'ai eu le sentiment de mettre mes tripes sur la table. Ce jeu m'impressionne à chaque fois par sa capacité à rendre intéressante les émotions et sentiments quotidiens.
C'est vraiment bien qu'on puisse choisir de faire des scènes d'exposition durant la partie. Ca permet de se reposer (comme joueur) des scènes de conflit qui sont souvent tellement intenses, et ça permet de reprendre un peu la main sur son personnage.
Je suis content d'avoir pu jouer durant cette partie sur autre chose que des sentiments "classiques" (comme l'amour qui devient presque une facilité quand je joue à Psychodrame). J'ai encore beaucoup d'envie d'explorer les possibilités de ce jeu, de se projeter dans d'autres "chemins de vie". J'ai une admiration profonde pour Psychodrame justement à cause de cela. Jouer à Psychodrame est au fond un exercice de tolérance (ce qui n'a jamais été mon fort), de compréhension de l'autre, au-delà de sa capacité à nous remettre en cause personnellement.

J'ai parfois regretté que mon problème ne soit pas plus au centre des scènes (même s'il apparaissait toujours en toile de fond) ; il n'a pas progressé de la partie alors que celui de Bichette était à 2 points à la fin. Fred, je me demandais si on ne pourrait pas désigner le Trait que l'on veut voir au centre d'une scène de conflit quand on en demande aux autres ? Qu'en penses-tu ?
Par ailleurs, j'ai retrouvé un problème que j'avais déjà vu dans une partie précédente: celui qui ne joue pas le personnage, comment doit-il jouer ? Dans l'intérêt de l'antagonisme ? En cherchant à donner le choix le plus difficile/intéressante pour le joueur ? C'est cette deuxième option qu'on a choisi avec Bichette (sur son initiative) et je pense que c'est de loin la meilleure (sauf peut-être si le conflit est entre deux personnages de joueurs). Je crois que ça vaudrait le coup de l'écrire dans les règles. Qu'en penses-tu ?

Comme d'habitude, je réponds à toutes vos questions avec plaisir.
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Re: [Psychodrame] Crises de foi

Message par Frédéric » 29 Juin 2011, 17:05

Je te remercie pour cet excellent rapport de partie mon cher Fabien ! (sautille de joie) :)

Pour ce qui est du Conflit intérieur, vous l'avez parfaitement joué : c'est exactement dans ces moments que j'imagine qu'ils doivent être lancés : "quand le joueur ne sait pas comment son personnage devrait se comporter", c'est une bonne approche. Ensuite, pour ce qui est de savoir qui décide quels rôles sont distribués, j'ai encore quelques hésitations. Que le joueur-Protagoniste distribue les rôles me semble pas mal du tout.


Je remarque que vous n'avez pas utilisé la dernière formulation des Problèmes de vos personnages (objet du problème + conséquences néfastes, par exemple : "mon esprit critique me pousse à remettre en cause ma foi"). Il me semble que l'ancienne version (que vous avez utilisée) permet des problèmes qui manquent de profondeur, mais donnent plus de liberté aux Metteurs en scène pour planter des situations variées (mais pour autant pas forcément intéressantes). La version plus récente permet de se cibler sur des problèmes plus efficaces, mais est-ce que ça ne restreint pas trop le nombre de scènes différentes que l'on peut jouer avec ?


Merci pour les compliments, ça me fait rudement plaisir !
Jouer à Psychodrame est au fond un exercice de tolérance (ce qui n'a jamais été mon fort), de compréhension de l'autre, au-delà de sa capacité à nous remettre en cause personnellement.

C'est une remarque qui me va droit au cœur ! Si mon jeu permet ça, alors c'est une excellente nouvelle.

Pour ce qui est de choisir un Trait pour une scène, c'est à tester.
Est-ce que Bichette créait bien une tension en cadrant les scènes pour ton personnage, ou est-ce que tu te trouvais dans le flou face à ses intentions ? J'ai compris qu'en fait il était important que les mises en scènes de scènes problématiques soient claires et ne jouent pas sur les ambigüités (pour piéger les joueurs, par exemple).

Par ailleurs, j'ai retrouvé un problème que j'avais déjà vu dans une partie précédente: celui qui ne joue pas le personnage, comment doit-il jouer ? Dans l'intérêt de l'antagonisme ? En cherchant à donner le choix le plus difficile/intéressante pour le joueur ? C'est cette deuxième option qu'on a choisi avec Bichette (sur son initiative) et je pense que c'est de loin la meilleure (sauf peut-être si le conflit est entre deux personnages de joueurs). Je crois que ça vaudrait le coup de l'écrire dans les règles. Qu'en penses-tu ?

C'est une excellente question. En général, lors du cadrage de la scène, je cherche à donner les choix les plus difficiles/intéressant au protagoniste. Puis quand la tension est bien plantée, je peux me contenter de jouer mon ou mes PNJ dans leur intérêt. Mais si la tension n'est pas bien plantée, ça vaut le coup de continuer à jouer dans le sens de mettre à l'épreuve le protagoniste.

Est-ce que vous avez essayé des petites variantes dans les règles (modifier le paquet de cartes ou le décompte des retombées, jouer à la 3e personne avec discours en style direct, ou quoi que ce soit d'autres) ?
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Re: [Psychodrame] Crises de foi

Message par Fabien | L'Alcyon » 29 Juin 2011, 18:20

En effet, on a utilisé l'ancienne formulation du problème. Il faudra que je teste la nouvelle. Ici, je pense que ç'aurait été "Mon doute dans l'Eglise Catholique me fait me sentir très en insécurité" (bon, là j'ai sacrifié la forme au fond, mais c'est compréhensible).

Non, les mises en scènes de Bichette mettaient clairement mon personnage dans une situation difficile.

Non, nous n'avons pas cherché à utiliser de variantes, je n'avais pas les règles précises et je n'avais pas comme objectif de tester de nouvelles techniques.
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Re: [Psychodrame] Crises de foi

Message par Frédéric » 29 Juin 2011, 21:37

Ok, merci pour tes réponses.
Donc si je comprends bien, ton Problème n'a pas vraiment été abordé car les cadrages de scènes de Bichette portaient à chaque fois sur autre chose ?
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Re: [Psychodrame] Crises de foi

Message par Fabien | L'Alcyon » 29 Juin 2011, 23:55

La première fois c'était cadré sur mon Problème, mais mon personnage a esquivé. La deuxième fois c'était, en effet, loin du Problème et finalement relié à mon Trait "Je suis quelqu'un de bien".
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Re: [Psychodrame] Crises de foi

Message par Frédéric » 30 Juin 2011, 00:35

Ok, je comprends mieux pourquoi tu propose que le Protagoniste puisse choisir le Trait sur lequel sera cadrée sa scène. C'est un truc à tester.
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Re: [Psychodrame] Crises de foi

Message par Bichette » 30 Juin 2011, 02:22

Hello

Très bon CR de la part de Fabien concernant la partie. Je me permet malgré un ou deux (minimes) commentaires.

Lien avec un autre personnage: Théo m'a sauvé de la rue
Lien avec le problème d'un autre personnage : Théo doute du bienfait de son geste

Pour la forme, ce n'est pas du fait d'avoir sauvé Alex de la rue que Théo doute, mais du fait d'avoir incité Camille à entrer au couvent ^^.
J'ai parfois regretté que mon problème ne soit pas plus au centre des scènes (même s'il apparaissait toujours en toile de fond) ; il n'a pas progressé de la partie alors que celui de Bichette était à 2 points à la fin.

Je suis désolé, j'ai essayé au maximum de le mettre en avant, mais lors de ta scène d'exposition, tu ne m'avais proposé que l'idée des curés pédophiles comme symptôme de ton problème. Vu que tu l'as esquivé sur la première confrontation, je n'étais pas super chaud pour le remettre. J'ai donc proposé un problème de corruption, mais ayant zappé que ton association était laïque, ça ne cadrait finalement pas avec le problème. J'ai l'impression que plus que de se reposer des scènes de confrontation, les scènes d'exposition sont utiles pour donner des éléments que tu souhaites voir utilisés dans ta prochaine confrontation.

***

De mon côté, la partie à été agréable et me réconcilie avec le forgien (ou l'indie, je n'ai pas pour intention d'entrer dans le débat ^^). Après quelques expériences malheureuses de Monostatos en cours de développement et d'Innomable, je commençais à douter, mais de sympathiques parties de S/Lay with Me et ce Psychodrame me donnent envie de rempiler. J'ai cru un instant que c'est le fort degré de confiance que je partage avec Fabien qui rendait ces parties en duo si intéressantes, mais si cela y contribue certainement, il y a également d'autres éléments en jeu, comme l'a prouvé le Monostatos du lendemain, très cool également malgré moult inconnus.

En revanche, si Fabien pose ses tripes et ses couilles sur la table (au risque de la briser), j'avoue que pour ma part, l'intensité de la partie a plus été intellectuelle qu'émotionnelle. J'avoue toutefois avoir choisi un problème m'intéressant plus sur le plan intellectuel que personnel, je n'avais pas trop envie de tester le jeu en exposant mes problèmes du moment... C'est malgré tout une constatation relativement récurrente avec mes essais d'indie, quel que soit le jeu. Dès que je sors du cadre de mon "confort narratif", l'effort à fournir pour proposer un développement d'histoire cohérent et un minimum intéressant est suffisant pour occulter le plan émotionnel, chose que je regrette un peu en indie. J'ai plus de facilité à incarner des héros de S/Lay w Me et de Monostatos (ah, le Morholt ! ^^), ce qui me permet d'être un peu plus dans l'affect avec ces jeux, mais je doute d'être un jour pris aux tripes comme cela m'arrive dans certaines parties de mainstream. Du coup, si le but de Psychodrame est de "faire ressentir", je crains de ne pas être le candidat idéal, bien que je pense qu'il me faudrait proposer un problème plus personnel pour m'en assurer (je le répète tout de même pour être sur : j'ai pris beaucoup de plaisir à la partie, hein...).
Bichette
 
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Re: [Psychodrame] Crises de foi

Message par Frédéric » 30 Juin 2011, 03:39

Salut, Bichette !

Pour ce qui est du fait de ne pas vous être centrés sur le Problème du personnage de Fabien, ce n'est pas une obligation non plus de le faire rapidement. Je préfère laisser les scènes intenses venir lentement à votre rythme que de les précipiter.

Pour les scènes d'exposition, je dois dire que j''aime beaucoup ce que tu dis :
les scènes d'exposition sont utiles pour donner des éléments que tu souhaites voir utilisés dans ta prochaine confrontation.

Il me manquait une explication sur le rôle de ces scènes (en plus du côté : je décris plus avant mon personnage) et ça convient parfaitement !

Je suis encore un peu dans le flou concernant ces scènes, et c'est en effet une excellente approche, d'autant que l'on peut tout à fait gagner des points de résolution de Problème au cours d'une scène d'exposition, donc rien n'empêche d'aborder son Problème ainsi (certains Problèmes s'y prêteront sans doute mieux).

D'ailleurs, je me pose la question suivante : ne pourrais-je pas autoriser les Conflits intérieur lors des scènes d'exposition ?
(mais seulement les Conflits intérieurs).


Je suis vraiment honoré que Psychodrame fasse partie des jeux qui t'auront réconcilié avec les jeux zarby et anarchistes Forgiens/indies. ^^

Pour ce qui est de la question de l'importance du plaisir intellectuel ou émotionnel, Psychodrame n'est fait spécifiquement ni pour l'un ni pour l'autre, ou plutôt, les deux sont censés être possibles et peuvent même coexister. Nos émotions nous appartiennent, je n'essaye pas de forcer les joueurs à en avoir.
Je pense que de prime abord en effet, ta relation au problème de ton personnage est importante pour définir le type de plaisir que tu retireras de la partie, ensuite, une fois l'habitude du système prise, il n'est plus censé parasiter ton implication dans le jeu. En tout cas, pour ma part, utilisant beaucoup ce type de mécaniques, je n'y réfléchis plus tellement (sauf quand les jeux sont en cours de développement, bien sûr).
Il y a aussi l'investissement affectif et émotionnel que tu auras envie de mettre dans la partie. Je sais que quand je joue avec ma femme, il m'arrive d'être au bord des larmes, d'avoir une boule au ventre... Chose plus rare avec d'autres personnes dont je suis moins proche, voire avec qui j'ai tout simplement moins envie de me dévoiler.

Le jeu est fait pour être joué sur de plus longues durées, de façon à faire monter les émotions sur la fiche et risquer de commettre l'irréparable. Les situations doivent prendre le temps de mûrir. Ça peut aussi rester dans des thématiques sans grande violence (et ça c'est apparu assez récemment dans le jeu en fait).

Mais dans tous les cas, tel que je conçois mon jeu ça ne me dérange aucunement qu'un joueur reste assez peu dans un rapport émotionnel au jeu, mais mette du sien et prenne plaisir dans la construction de l'histoire et les éventuels dilemmes, voir son personnage évoluer, se questionner sur le sens de ses actes etc. C'est même extrêmement rassurant que tu aies pris du plaisir malgré le manque d'émotions. Et comme pour Fabien c'est l'inverse (et que pour moi c'est les deux en même temps... c'est pas pour rien que j'ai décidé de créer ce jeu) j'ai tendance à me conforter dans mon idée.
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Re: [Psychodrame] Crises de foi

Message par Fabien | L'Alcyon » 30 Juin 2011, 16:54

Qu'on soit bien d'accord, Bichette, quand je dis que je regrette que mon Problème n'ait pas été plus au centre des scènes, je ne te reproche absolument rien. C'est vraisemblablement une occurrence accidentelle de la partie, bien que je m'interroge sur le rôle du système dans ce cas (d'où ma proposition de pouvoir orienter sa scène par rapport aux Traits).
C'est vrai que j'ai une approche très "affective" de Psychodrame et que j'y intellectualise beaucoup moins qu'à des jeux comme Prosopopée ou A Penny for my Thoughts.
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Re: [Psychodrame] Crises de foi

Message par Magali » 30 Juin 2011, 21:03

Salut,
Je ne rentrerai pas dans le débat technique sur les différents aspects du système, ça, c'est plus du ressort de Fred, n'est-ce pas... Simplement, eh bien ça me fait bien plaisir de lire de chouettes comptes-rendus de parties comme ça de Psychodrame. On commence à toucher du doigt ce pour quoi on a eu envie de créer ce jeu, alors merci!!
Pour ce qui est de l'implication émotionnelle, on voit bien que vous avez vécu la partie très différemment, chacun à votre manière. Le but n'étant pas de forcer les émotions, je n'y vois pas de problème à partir du moment où chacun peut prendre du plaisir.
Peut-être en effet que le choix d'un problème plus proche de soi peut aider à ressentir des émotions plus fortes, mais après tout, chacun aborde le jeu comme il le sent, chacun décide de "se mouiller", se livrer aussi comme il le souhaite. Et cela me conforte dans l'idée que ce jeu ne présente pas plus de risques (psychiques) qu'un autre, puisqu'on peut y jouer en l'abordant sur le versant intellectuel, et en prenant plus de distance si on le souhaite.

Voilou.
Magali
 
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