[Psychodrame] Dans la forêt

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[Psychodrame] Dans la forêt

Message par Christoph » 29 Nov 2008, 13:45

Hello

Lionel et moi avons joué à la version de test de Psychodrame et c'était génial. Achetez le jeu.

Merci de votre attention
Christoph


PS: voici ce qu'il s'est passé:

On a rapidement convergé sur le côté dramatique que propose le jeu. On a cherché une thématique pour deux personnages (donc exit les tragédies grecques, mais peut-être une autre fois). L'idée de deux amis d'enfance tiraillés dans des sens opposés s'est rapidement imposée et de là on est tombé sur l'idée d'un ami qui lorgnait du côté de la Résistance et un autre qui serait plutôt collaborateur du régime de Vichy. Nous avons décidé de laisser la date floue, pour l'adapter en cours de route si nécessaire.
Nous nous sommes gaussés ouvertement du mécanisme de vote pour les problématiques et avons préféré cette discussion qui n'est pas sans rappeler celle proposée pour la répartition des rôles.
J'avais une préférence pour le résistant, Lionel était partant pour les deux. Comme on avait également parlé de deux trois détails sur leurs vies dans la définition de la problématique on avait dans les faits déjà entamé la création des rôles. Le père du futur résistant a été descendu par les nazis et le potentiel collaborateur, lui, avait une dent contre les bolcheviks.

Voici ce que ça a donné au niveau des personnages (les valeurs chiffrées sont peut-être fausses, on a récrit par-dessus en cours de route):


Marc
Agriculteur de 25 ans, futur milicien (collabo)
Point de réserve: 1

Traits
Petit Chef 4
Croit à l'immoralité du bolchevisme 2
La Justine est partie en ville travailler [à l'usine] et s'est amouraché d'un communiste 3
Ami d'enfance de Jean-Louis 5
Amoureux de la soeur de Jean-Louis [Justine] 1

Faiblesses
A besoin d'avoir l'approbation
A peur de quitter le village

Balance émotionnelle
2 Colère - Amour 3
3 Peur - Confiance 2
4 Tristesse - Joie 1

Attitudes
Agressivité 3
Manipulation 7
Fuite 4
Aide 6


Jean-Louis
Cordonnier de 25 ans, futur résistant?
Points de Réserve: 0

Traits
Sensible au désaccord 3
Peur de faire le mauvais choix 2
Chaque pays est l'autorité chez lui 3
Père tué par les nazis 4
Ami d'enfance de Marc 3
Faible opinion de Justine 2

Faiblesses
N'exprime pas ses convictions.
Démesuré dans ses réactions.

Balance émotionnelle
4 Colère - Amour 1
4 Peur - Confiance 1
3 Tristesse - Joie 2

Attitudes
6 Agressivité
5 Manipulation
4 Fuite
5 Aide


C'est évident qu'il y a quelques valeurs chiffrées qui sont fausses, mais les traits sont les bons me semble-t-il.

Réflexion sur les Faiblesses. Notre problème était tellement bien ficelé qu'on n'a pas vraiment eu besoin de jouer sur les Faiblesses pour créer des personnages qui se complétaient (dramatiquement parlant). Pour moi ce n'était pas très clair quand je mettais un élément sous Faiblesse ou Traits, mais en y repensant, je crois que le texte est clair à ce sujet: les choses que l'on reproche au personnage sont des faiblesses. On aurait pu jouer un peu plus là-dessus, mais à vrai dire, ça n'a pas été le cas directement dans la partie. Je viens juste de réaliser que "Démesuré dans ses réactions" a en fait joué pour la fin de la partie.

Ok, je poste déjà ceci et je reviens dans quelques heures avec les événements de la partie et la discussion technique.

En attendant, je propose que seuls Frédéric et Magali répondent à une unique question, s'ils en ont le temps:

Quels étaient les profils psychologiques de départ de nos persos?

(En fait, je suis un peu sceptique sur le rôle que peuvent jouer les profils, tandis que Lionel les trouve très bien. Donc c'est un piège!)

A toutes!
Dernière édition par Christoph le 30 Nov 2008, 17:21, édité 1 fois.
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Message par Magali » 29 Nov 2008, 14:19

Allez, on se lance ! C'est chouette en tout cas que vous ayez joué et que ça vous ait plu. Et enfin, on va pouvoir approfondir un peu le sujet...

Donc, en ce qui concerne Marc, on va dire Dépendant.

Pour Jean-Louis, c'est un peu plus ambigu. Les traits nous font penser à la personnalité Obsessionnelle (peur de faire le mauvais choix, relation à l'autorité...), donc c'est celle pour laquelle on opterait a priori. Par contre, la distribution des points dans la balance émotionnelle et dans les attitudes nous font penser au Paranoïde.

Dans le jeu, rien n'interdit de s'inspirer de plusieurs personnalités, alors pourquoi pas... :-k
Magali
 
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Message par Christoph » 29 Nov 2008, 16:41

Salut Magali!

Hmm, la justification me semble pertinente, mais nous étions partis de Histrionique pour Marc et Dépendant pour Jean-Louis (Sensible au désaccord et Peur de faire le mauvais choix sont pris presque tels quels des suggestions).
A vrai dire, j'ai mis 6 en Agressivité pour Jean-Louis (rendant cette attitude la plus forte) parce que j'estimais qu'il était remonté contre les occupants et les collaborateurs. Autrement j'ai suivi la suggestion que Manipulation et Aide seraient privilégiées. La faiblesse "N'exprime pas ses convictions" était une autre formulation pour "A tendance à cacher ses opinions par peur d’un conflit", donnée comme suggestion de Trait pour le profil Dépendant.
Je pense que du moment qu'une personne est bien "équilibrée", ça devient difficile de lui attribuer une tendance plutôt qu'une autre. Mais je vais vous poser à nouveau la question pour les personnages tels qu'ils seront en fin de partie.

C'est vrai que pour Marc, en relisant, j'aurais aussi proposé Dépendant. Lionel a utilisé le côté théâtral associé aux Histrioniques dans un certain nombre d'interactions en revanche, comme élément de "coloration" dirais-je. Ok, Lionel est histrionique, c'est pour cela que son personnage paraissait ainsi en cours de partie... (note pour les lecteurs: Lionel et moi sommes voisins et complices de nombreux méfaits remontant à au moins une décennie. Qui aime bien châtie bien.)

J'attends les commentaires de Lionel sur cet aspect des règles avant de creuser plus, vu que lui a visiblement trouvé utile d'avoir ces profils.


La partie

Nous avons cadré les premières scènes à tour de rôle (la première étant tirée au hasard), jusqu'à ce que Lionel me dise qu'en fait, on serait plutôt sensé tirer au hasard chaque deuxième scènes, ce qui permettait de temps à autre à un joueur de cadrer deux scènes de suites et faire moins d'aller-retours. C'était en effet plus en adéquation avec le texte et un peu moins monotone, donc c'est ce que nous avons fait assez rapidement.

Je résume en quelques mots ce qui s'est passé (je ne me rappelle plus des retombées exactes, je donnerai les personnages dans l'état final):

Dans un premier temps, nos deux personnages sont à la messe. Le prêtre annonce qu'un représentant du gouvernement de Vichy sera au village pour une semaine et qu'il recrute de jeunes hommes pour rejoindre "la milice". Marc est motivé et en touche un mot à Jean-Louis pendant la messe, la discussion continue au bistrot.
Rapidement, il devient évident que Jean-Louis a encore la mort de son père en travers de la gorge et qu'il est hors de question qu'il rejoigne la milice qui collabore avec ses assassins. Marc ne désire pas quitter le village seul (hop, une faiblesse! c'est Lionel qui a décidé de la jouer).

La scène d'après c'est Jean-Louis qui va retrouver Marc aux champs et lui parle d'un vendeur de brosse itinérant qui serait en fait un Résistant et qui cherche des gens. Pour Jean-Louis, c'est hors de question de collaborer avec des communistes (pour lui, les Résistants sont des bolcheviks). En revanche, il propose de rejoindre la milice, mais pour faire en sorte que les Allemands n'aient pas besoin de venir au village.

Ensuite, il y a une scène où Justine revient, car elle s'est fait larguer par son "Russe" et licencier par l'usine (réquisitionnée par les Bosch). Marc redécouvre sa flamme pour elle.

Il y a un attentat à la bombe à l'auberge où se trouvait le recruteur collabo. Deux morts: un enfant et un adulte, mais pas le recruteur! Grande tension entre Marc et Jean-Louis alors qu'ils éteignent le feu ("Alors c'est ça que tu veux? Le terrorisme?")

Plus tard lors d'une partie de chasse (qui vise à détendre l'atmosphère entre les amis) Jean-Louis racontera à Marc que Justine l'aime bien, et qu'il pourrait facilement la demander en mariage. Jean-Louis (jouant un peu le père de famille) a certes une faible opinion de sa soeur qui s'était enfuie alors que la famille traversait une crise, mais maintenant qu'elle est revenue, il faut lui trouver une vraie vie. Jean-Louis est emballé à cette suggestion et se met en tête de trouver une bonne position sociale pour faire un bon mari. Il est prêt à quitter la ferme pour devenir chef des miliciens du village ("Mais tu sais, comme ça on gère notre affaire comme on l'entend, les Allemands seront contents et nous foutront la paix!")

[Quelques semaines plus tard]

Dégoûté par la tournure des événements, Jean-Louis tente de trouver une excuse pour ne pas être là au mariage. Mais Marc veut lui présenter Klaus, son moniteur. Pour Jean-Louis, c'est une trahison, car ce n'était pas prévu qu'un Allemand reste au village. "Oui mais il part dans une semaine!" "En tout cas s'il est encore là, je m'en occuperai..."
Finalement, jouant sur le fait qu'il est le frère de la mariée, Marc convainc Jean-Louis à rester.

[Un laps de temps non-déterminé plus tard]

Marc poursuit des Résistants dans la forêt, des coups de feu retentissent. Le vendeur de brosse profite du brouillard pour demander refuge chez Jean-Louis qui le cache illico dans un coffre. Marc débarque et cuisine son pote. Jean-Louis ment du mieux qu'il peut et Marc s'en va satisfait de la réponse.

[Encore plus tard]

Klaus revient (il y avait un gag récurrent sur lui et le vendeur de brosse: "maintenant qu'on a payé le cachet de l'acteur, faut le rentabiliser!"). Il doit "déplacer" des Résistants capturés plus au nord et demande à Marc où il pourrait les "cacher". Marc lui indique un coin dans la forêt.
Des coups de feu retentissent bientôt, le sang de Jean-Louis ne fait qu'un tour. Il s'empare de sa carabine et fait comprendre à Marc que s'il n'intervient pas, il aura sur la conscience d'autres pères de famille. Marc ne résiste pas, il sait qu'ils se sont trop éloignés.

La Colère de Jean-Louis atteint 10, le trait Ami d'enfance de Jean-Louis monte à 6 (ce qui dénote le respect pour son ami malgré les divergence idéologiques).

La scène de fin: Jean-Louis s'enfonce dans la forêt. Silence et caméra sur la forêt. On entend deux trois coups de feu de carabine. Deux trois coups de feu de fusils Allemands. Silence. Klaus revient en boîtant, soutenu par un de ses soldats.


Les personnages, en fin de partie


Marc

Traits
Petit Chef 5
Sûr de soi 3
Croit à l'immoralité du bolchevisme 2 (c'était descendu, parce que c'était plutôt une jalousie envers le communiste qui lui avait piqué Justine, puis remonté, parce que bon, les rouges c'est des cons)
La Résistance est mauvaise 3 (la bombe dans l'auberge...)
La Justine est partie en ville travailler [à l'usine] et s'est amouraché d'un communiste 2
Ami d'enfance de Jean-Louis 6
Amoureux de la soeur de Jean-Louis [Justine] 2

Balance émotionnelle
3 Colère - Amour 6
3 Peur - Confiance 7
5 Tristesse - Joie 2


Jean-Louis

Traits
<strike>Sensible au désaccord 3</strike>
<strike>Peur de faire le mauvais choix 2</strike>
Chaque pays est l'autorité chez lui 2
Père tué par les nazis 4
Je sens que Marc s'éloigne 4 (monté progressivement)
Ami d'enfance de Marc 2
Faible opinion de Justine 2
Justine est ma soeur et je la protège 1

Balance émotionnelle
10 Colère - Amour 0
7 Peur - Confiance 1
9 Tristesse - Joie 1


Quels seraient leurs profils psychologiques maintenant?

Points sur les règles

Les personnages secondaires étaient en fait joués dans les cadrages de scènes. C'est-à-dire que celui qui cadrait la scène posait les personnages secondaires et les protagonistes principaux, puis on jouait juste les deux personnages.
Ça donne un très grand pouvoir à celui qui cadre les scènes. Ainsi, on a fait revenir Justine, on a montré que le vendeur de brosses était un terroriste, les Allemands ne foutaient pas la paix au village, etc. Il n'y a donc pas que les conflits pour exacerber les différences entre personnages, bien que le cadrage donne un autre angle à la question (c'est plus une question de situation que de confrontation directe entre protagonistes).
Ça a très bien fonctionné à mon avis.

Les cartes à jouer c'est sympa (ça donne un côté tactile agréable), mais on en tire une quantité incroyable et ça devient vite difficile à faire le tri. Pour quelqu'un qui trouve que Dogs in the Vineyard utilise trop de dés... c'est l'hôpital qui se moque de la charité! Les dés on n'a pas besoin de les tenir en main!
Je soupçonne qu'on pourrait diviser par deux toutes les valeurs numériques dans ce jeu. Ça nous ferait tirer moins de cartes ce qui rend les combinaisons à une ou deux cartes plus vraisemblables. En pratique, poser deux cartes c'était toujours une invitation à se prendre des retombées. Lionel a même réussi à poser 4 As et 2 jokers, ce qui m'a contraint à l'abandon. En dessous de trois cartes, c'est pas vraiment viable. Je soupçonne qu'avec plus de joueurs, c'est tout aussi vrai.

La distribution des retombées était sympathique, car même si on ne discutait pas sur ce qu'on allait infliger à l'autre, souvent le joueur riait et disait "si tu ne le faisais pas, c'est moi qui le faisais!"

Les règles proposent de donner le droit de narration à celui qui l'emporte. En fait, les conflits se sont plusieurs fois terminés d'une telle manière qu'il n'y avait juste rien à rajouter. Mais pas tout le temps, donc c'est utile de le préciser. On a joué cash: on avait le droit de raconter les pensées et les sentiments de tous les personnages (beaucoup de jeux limitent ce genre de droits aux actes des autres personnages, l'interprétation des sentiments, réflexions et motivations étant toujours entre les mains du joueur du personnage, exemple Dust Devils et dans une certaine mesure Dirty Secrets). En tout cas dans la configuration à deux joueurs, ça va bien comme ça.

On a eu une scène sans aucun conflit et c'était bien aussi.

La partie a duré environ 4 heures tout compris.

Conclusion

Peut-être porter quelques petits réglages numériques au système et après elle est belle! Enfin, dans ce cas précis.

Voilà tout ce que j'ai à dire pour l'instant. Peut-être que j'aurais d'autres questions plus tard. Lionel va aussi venir jeter un coup d'oeil et probablement rajouter des commentaires.
Christoph
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Message par Lionel (Nonène) » 29 Nov 2008, 22:11

En fait, j'avais trouvé intéressant ces profils comme aide de jeu, mais finalement les personnages se construisent finalement très différemment de ce profil. Ce sont véritablement les événements qui forgent les personnages et non les choix du départ.

Comme le dit Christoph, le jeu a bien tourné d'une manière générale et permet de créer des situations intéressantes pour mon perso (le retour de la Justine qui a donner de l'assurance à mon personnage)

Une autre chose que j'ai remarqué, c'est que le résultat des conflits influence beaucoup le rapport de force entre les personnages. Dans cette partie, j'ai gagné beaucoup plus de conflits que Christoph, ce qui a permis à mon personnage d'imposer sa vision des choses. J'avais parfois l'impression que Jean-Louis s'écrasait généralement devant Marc.

Concernant les cartes, j'ai aussi trouvé qu'il y en avait beaucoup trop ce qui ralentissait le jeu (pour les mettre en ordre par exemple). Comme dit Christoph, peut être serait il judicieux d'en avoir moitié moins :
- Plus facile de les gérer
- Des luttes plus intenses

Une des résultante serait qu'il y ait un peu moins de retombés et je l'équilibrerais avec une échelle de retombées plus sèche.

Concernant les faiblesses, elles n'ont pas été utilisés (ou presque) durant notre partie. C'était peut être inconscient... sans doute.
C'était dommage finalement, il aurait été intéressant que nous exploitions plus la faiblesse de l'autre. Pourquoi ne pas ajouter un niveau aux faiblesses permettant à l'adversaire de piocher des cartes s'il utilise la faiblesse ?

En tout cas, j'ai eu beaucoup de plaisir à jouer. La machine fonctionne, ne reste plus qu'à la graisser pour qu'elle tourne à plein régime.
Lionel (Nonène)
 
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Message par Frédéric » 29 Nov 2008, 23:35

Je vous remercie pour ce rapport de partie très très intéressant.

Tout d'abord, j'ai trouvé l'histoire très belle, avec des enjeux poignants. (Je ne parle que de la lecture, bien sûr, je n'ai aucunement accès à votre ressenti). Et je ne dis pas ça pour le jeu en lui-même, mais pour ce que vous en avez fait.

Je réfléchis à tout ce que vous soulevez. Je reviendrai sous peu discuter plus en détail de tous ces points à tête reposée.

Notez que nous allons d'ailleurs diminuer le nombre de cartes à piocher, car je m'étais rendu compte en effet qu'il pouvait rapidement devenir astronomique. Mais je ne l'ai pas encore fait par aveuglement sans doute, d'où l'intérêt du regard de quelqu'un d'autre. Donc, je valide tout à fait votre remarque à ce sujet.
Frédéric
 
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Message par Christoph » 30 Nov 2008, 17:47

Salut!

J'ai édité le premier message pour mettre un titre (qui vaut ce qu'il vaut).

C'est intéressant ce que tu dis Lionel, concernant le fait que Jean-Louis s'écrasait la plupart du temps devant Marc. Ça correspond exactement à sa faiblesse "N'exprime pas ses convictions". Et j'ai oublié de noter que la fin de Jean-Louis exprimait bien son autre faiblesse "Démesuré dans ses réactions."
Le besoin d'approbation et la peur de quitter le village étaient prégnants dans toutes les scènes (ce sont donc les faiblesses de Marc).
Jouer sur les faiblesses aurait créé une dynamique très vicieuse, peu crédible pour ces deux amis qui ont su respecter leur lien affectif malgré le fossé idéologique. Faudrait voir dans d'autres cas ce que ça donne.

Si j'ai bien calculé, Marc a pris 23 points de retombées. Ce qui n'est pas possible selon les règles, donc c'est plutôt 22 ou 24. Jean-Louis en a pris 25, ce qui a nouveau n'est pas possible, donc plutôt 24 ou 26. Il n'y a donc pas véritablement de domination sur le niveau technique, mais c'est vrai que cela s'est avéré ainsi dans la fiction. On pourrait pinailler et dire que Jean-Louis refusait d'exercer une domination les fois où il aurait pu.
Peut-être que c'était lié aux scènes cadrées? Il n'y a pas une seule fois eu quelque chose de positif pour Jean-Louis dans un cadrage (disputes, démonstration du côté terroriste de la résistance, obligation de mentir à Marc pour sauver qqn, retour des Allemands), alors que Marc a au moins eu la joie d'un mariage (et du soutien de son ami dans cette entreprise).


Est-ce que des gens qui n'ont pas l'habitude de jouer l'adversité inhérente au rôle de MJ (ce que Lionel et moi faisons souvent) auraient su jouer des cadrages de scènes tels que nous l'avions fait? Sans cela, c'est difficile de créer une histoire d'amitié tiraillée par des événements extérieurs.
C'est un point à vérifier: il arrive souvent que les rôlistes complètent des textes incomplets par l'apport de techniques qu'ils connaissaient d'ailleurs et je n'exclus pas que nous l'ayons fait.


Je suis content que cette histoire t'ait plu Frédéric, elle m'a beaucoup plu à moi aussi. C'était encore mieux en vrai! (Ah l'ineffable expérience rôliste!)
Et on riait bien en marge des scènes (et aussi quand on réalisait le paquet de strokes qu'on se prenait à la tronche!)

Lionel: "Ah, j'ai un uniforme tout beau et un grade avec deux "S"!"
Christoph: "Oui, et Klaus c'est ton moniteur donc il en a trois."
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Message par Christoph » 30 Nov 2008, 18:55

Ah, erreur de calcul. Marc a pris seulement 20 retombées, j'ai compté par mégarde les trois points inclus en cours de partie via la réserve.

Donc, Lionel, tu pourras dire à ton père que tu as gagné!
Christoph
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Message par Lionel (Nonène) » 01 Déc 2008, 00:33

Je ne parlais pas des stokes mais plutôt que j'ai eu plus souvent le dernier mot lors des scènes (5 contre 3 ou 6 contre 2 me semble-il). Je crois vraiment que ça a changé le rapport de force.
Cet avantage me permettait à chaque fois de finir la scène comme je le voulais et tourner le drame à l'avantage de Marc.

Oui je dirai à mon père \:D/ ;)
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Message par Frédéric » 01 Déc 2008, 11:04

Je voudrais me pencher sur quelques points que vous avez soulevé :

- Concernant la mécanique de vote pour le choix des problèmes : C'est certain que ce principe peut valoir le coup pour sélectionner un problème dans la liste proposée dans le bouquin, alors que si on en crée un de toutes pièces, il est bien plus intéressant d'en discuter. On avait eu une très bonne expérience de problèmes soumis au vote, mais j'en viens à me demander en effet si c'est la meilleure chose à proposer... Ne vaut-il mieux pas un "choisissez le problème que vous voulez en discutant entre vous" ?

- Concernant les personnalités : Je pense que le jeu de deviner vos problématiques était biaisées, car forcément au final, les traits choisis individuellement ne peuvent rendre compte d'une personnalité, notamment car certains traits se ressemblent beaucoup d'une personnalité à l'autre.
L'idée, c'est de donner vraiment une impulsion au départ pour le choix des traits et pour commencer à se forger une idée de son personnage en évitant de tomber dans des habitudes plus proches du "cliché de personnage de série" genre : "le comique de service" ou "le lonesome cowboy".
Par contre, il ne s'agit pas de respecter la personnalité choisie, elle ne sert qu'à la création. Les joueurs qui voudraient trop coller à leur personnalité plutôt que de se baser sur la dimension "morale" des choix que propose le jeu perdraient quelque chose du jeu.
En terme d'expérience de jeu, l'apparition des personnalités dans le game design coïncide (avec quelques autres trucs) avec le basculement vers la possibilité de jouer des parties sérieuses...

(J'aborderai la suite plus tard)
Frédéric
 
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Message par Romaric Briand » 01 Déc 2008, 16:23

Puissant !
Un personnage de fiction souhaitant s'incarner dans la réalité... Les rolistes sont mes proies...
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http://sens.hexalogie.free.fr/
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Message par Christoph » 01 Déc 2008, 17:36

Hello Frédéric

Je pense en effet que ce serait plus "naturel" de proposer un choix de problème en discussion, à l'instar de la répartition des rôles. Je suppose que ça abaisse un peu la barrière de la complexité apparente du jeu, les gens n'ayant plus à se poser la question de comment fonctionne le vote (on fait plusieurs tours? secret ou à main levé?).

Je pense aussi qu'il ne s'agit en aucun cas d'ôter les profils psychologiques. Je suis juste sceptique, sans plus, mais je reconnais que ça peut nous aider à sortir de certains stéréotypes (surtout si, comme Magali l'a relevé plus tôt, il n'y aucun souci à panacher les profils). Dans tous les cas, ça ajoute une certaine couleur au jeu et ça ce n'est pas rien.


Hello Lionel

Je ne suis pas sûr de comprendre ton propos, en fin de compte. Certes, tu gagnais les conflits et cela te permettait d'en décrire la conclusion. Nous avons en revanche vu que plusieurs fois, l'issue était pour ainsi dire évidente et se passait de commentaires. A quelques reprises, j'ai délibérément choisi de ne pas continuer un conflit (et vice-versa aussi).

Dans tous les cas, j'ai pu jouer mon personnage de manière satisfaisante: le fait qu'il obtienne ce qu'il veut ou non est en fait secondaire à cela, c'est avant tout une question d'attitude face aux événements. J'appréciais beaucoup le côté "un personnage à qui tout réussit et qui ne voit pas que son meilleur ami va droit dans le mur" de Marc. Pour jouer dans cette dynamique, il fallait bien que Marc prenne l'ascendant dans la fiction. Lionel l'a-t-il véritablement pris sur moi? C'est moins sûr.

Je précise cela pour illustrer un point qui me semble important: ce n'est pas parce qu'on "perd" qu'on n'a plus d'impact créatif et je pense que c'est une grande qualité pour ce jeu.

Est-ce que je parle de la même chose que toi ou est-ce que je suis passé à côté de ce que tu veux dire?

(Et puis c'est moi qui ai eu droit à la scène de fin, nananèreuh!)

Je suis très tenté de jouer la "suite" de cette histoire: Marc dans 30 ans, avec son fils Jean-Louis (!) qui revient de la guerre d'Algérie. "Moi j'ai servi la France, pas les Bosch, et ça me manque de pouvoir être fier de toi!"
Ça se laisserait jouer à trois, avec Justine qui prend un plus grand rôle peut-être. Mais je digresse...
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Message par Lionel (Nonène) » 01 Déc 2008, 17:52

Je ne parlais pas des joueurs Lionel et Christoph mais des personnages Marc et Jean-Louis.

J'appréciais beaucoup le côté "un personnage à qui tout réussit et qui ne voit pas que son meilleur ami va droit dans le mur" de Marc.


Tout à fait d'accord, c'était exactement ça. Mais pour ma part, cet état de fait me mettait pas toujours très à l'aise. Ce n'est pas grave car finalement, c'est de cette manière que je perdais le contrôle de Marc et que tu influençais fortement la narration.

Pour la suite, c'est quand tu veux cher ami...
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Message par Christoph » 01 Déc 2008, 19:47

Ok, synchronisation des pensées réussies! On se tient au courant pour la suite!
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Message par Frédéric » 03 Déc 2008, 02:06

Concernant le tour de rôle dans le cadrage des scènes, je ne sais pas trop que dire, je trouvais sympa que tout le monde puisse cadrer sensiblement le même nombre de scènes... Après, il y a aussi la possibilité de tirer le cadreur au hasard à chaque fois, ce qui risquerait de mettre hors jeu des joueurs, ou de créer une grosse inégalité.
Il y a aussi la possibilité que le vainqueur (ou le perdant) du conflit cadre la nouvelle scène, ce qui risquerait de biaiser un peu le rapport des joueurs au conflit, je pense...
Sinon, je pensais tout simplement laisser les joueurs se passer la main selon les envies et les idées de chacun... Mais j'espère que ça ne va pas créer des inégalités pour ceux qui ne savent pas s'imposer ou ceux qui monopolisent le temps de parole...

Évolution des personnalités à l'issue de la partie :
Je ne sais pas ce qui a changé dans les profils, mais je trouve cela très intéressant d'avoir la comparaison, notamment car on voit que les nouveaux traits sont plus liés aux évènements qu'au caractère, donc, c'est pas spécialement orienté vers une "nouvelle" personnalité, mais peut être est-ce spécifique à cette partie. Après, les changements émotionnels sont valables pour tout le monde, quel que soit leur personnalité de départ.
Techniquement les théories dont on s'inspire disent que des évènements marquants peuvent modifier plus ou moins la personnalité de quelqu'un, c'est donc cool si c'est le cas. J'ai appris aux beaux arts que pour faire une histoire, il devait y avoir un changement entre le début et la fin de cette histoire. Quand c'est le personnage qui change à cause ou grâce à ce qu'il a vécu, c'est fort.

Lionel >> qu'entends-tu par "une échelle de retombées plus sèche" ?

La question des faiblesses est intéressante, l'idée actuellement est qu'elles servent aux autres joueurs pendant la création des personnages :
si ta faiblesse est : "Démesuré dans ses réactions", l'autre peut créer un trait du type : "n'aime pas les gens qui en font trop" ou bien une relation du genre : Jean Louis est chiant quand il monte sur ses grands chevaux, ainsi, cela permet au joueur de Jean Louis de décider sur quels points les autres peuvent avoir l'ascendant sur lui. J'ai testé dans d'autres jeux l'idée de traits "négatifs" qui donnent des points à l'adversaire qui l'emploie, mais ça n'a pas marché, car c'était contre-intuitif de valider quelque chose de négatif pour son personnage, après, peut être que ça marcherait très bien dans Psychodrame...

Christoph >> C'est drôle quand tu dis "obligé de mentir pour cacher quelqu'un" concernant Jean Louis pour indiquer qu'il ne lui est rien arrivé de positif, car il a réussi à sauver quelqu'un, quand même ! J'imagine que pour toi, cet trahison s'est avérée dramatique...

Cricri a écrit :Est-ce que des gens qui n'ont pas l'habitude de jouer l'adversité inhérente au rôle de MJ (ce que Lionel et moi faisons souvent) auraient su jouer des cadrages de scènes tels que nous l'avions fait? Sans cela, c'est difficile de créer une histoire d'amitié tiraillée par des événements extérieurs.
C'est un point à vérifier: il arrive souvent que les rôlistes complètent des textes incomplets par l'apport de techniques qu'ils connaissaient d'ailleurs et je n'exclus pas que nous l'ayons fait.


Ça, c'est une grande question ! On espère que les exemples de fiction que l'on mettra dans la version définitive vont aider, mais si vous avez des idées, on est preneurs !

Concernant le vote pour élire le problème en début de partie, en fait, c'était pour nous un moyen de désamorcer les éventuelles tensions qui auraient pu se profiler à l'évocation de certains thèmes (genre, hum, l'adultère, non j'ai trop mal vécu ma dernière liaison à cause de ça, mais comment dire que je ne veux pas sans révéler cette partie de ma vie ?)... Mais bon... J'imagine que les gens gênés par un thème le diront, et je me demande si c'est bien notre rôle d'éviter que les gens soient gênés...
Frédéric
 
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Message par Lionel (Nonène) » 03 Déc 2008, 09:31

Ben ce serait par exemple :

1-5 stokes = 1 retombée
5-10 stokes = 2 retombées
etc.

C'est dans le cas où le nombre de cartes en main diminue -> nombre de stokes moins important.
Lionel (Nonène)
 
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