[Démiurges] Garde à vue II

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[Démiurges] Garde à vue II

Message par Frédéric » 12 Juin 2007, 03:03

Romaric s'est concocté un petit personnage pour Démiurges :
Antoine Gallien (joué par Lino ventura dans le film Garde à vue que je n'ai pas vu, justement).
Age : 55 ans
Français
Commissaire de police

CARACS :
Physique 1d6
Volonté 2d8
Acuité 2d8
Érudition 1d6

BLESSURE :
Culpabilité vis à vis de l'interrogatoire de Martinaud 1d6

TRAITS :
- A souvent été muté (2d4)
- Calme (indifférence aux provocations) (3d6)
- Indifférence face aux possessions matérielles (1d8)
- Ancien lutteur (1d6)
- Commissaire exemplaire (3d10)
- Obstiné (acharnement) (1d8)
- Sociable (gentil-doux) (1d6)
- Face imposante (brute avec des yeux d'enfant) (2d6)
- Haine des injustices sociales (Justicier) (1d8)
- But : résoudre l'affaire en cours (1d6)

RELATIONS :
(Femme actuelle) Cécile (1d6)
(Fille avec première femme) Émilie (1d6)
(Collègue) Inspecteur belmont (1d4)

MEDIUM : Pychométrie

(Les traits ne sont pas répartis de la même façon qu'au début, car je n'ai pas la fiche initiale, seulement celle modifiée).


---------------------La partie------------------------

Je n'ai rien préparé du tout. J'ai simplement fait 3proto-PNJ ne possédant que des scores et dont j'ai rempli les traits peu avant les rencontres ou conflits.

J'ai retenu deux choses importantes du PJ : sa blessure et son but

Et l'on a testé un scénario d'enquête totalement improvisé mais dans lequel Romaric a prit un part importante. Pour moi c'était assez expérimental et c'était vraiment chouette.

Je propose donc en premier lieu de me décrire l'affaire sur laquelle il enquête. Il choisit "viol et meurtre d'un enfant". Je lui demande où, il me dit : "dans le terrain communal d'un village nommé Jeaubourg."

Accompagné par l'inspecteur Charles Belmont (une de ses relations), il se rend sur le terrain. Nous avons joué un conflit pour commencer l'enquête. Chaque fois que romaric remportait un tour, il découvrait une piste ou renforçait une précédente, et à chaque fois qu'il ratait, je lui mettais des embûches ou des fausses pistes. Il découvre des traces de pas dans la boue d'un petit chemin, qui s'arrêtent net au bout de quelques pas, comme si elles avaient été effacées.

En fouillant un peu plus loin, il découvre que les traces de pas mènent chez Martinaud, le précédent accusé malmené lors de leur précédente affaire étrangement similaire.

Le conflit contre Martinaud était très intéressant. c'est notamment ici qu'Antoine Gallien a découvert ses pouvoirs de psychométrie en ressentant par un simple contact avec Jérôme Martinaud ses sentiments au moment de l'interrogatoire. Il semble extrêment perturbé et ressentir une délectation perverse lointaine. (pour ce sort non maîtrisé, j'ai empoché 2d10 d'effets pervers)
Martinaud finit par avoir le dessus durant le conflit et met le commissaire à la porte.

En remontant vers la voiture, Antoine découvre son comparse, Belmont, étendu sur le sol, contusionné à plusieurs endroits. Leur voiture a été fracassée.

Belmont affirme avoir été attaqué en traître, mais un analyse psychométrique de la voiture permettra à Antoine Gallien d'avoir un véritable flashback de la scène et de se rendre compte que c'est son collègue qui a massacré leur voiture et qui s'est infligé lui-même ses blessures... il retrouve même la barre de fer qui a servi au méfait, dans le caniveau un peu plus loin... (pour ce pouvoir non maîtrisé, j'ai empoché 3d20 d'effets pervers, car le pouvoir était d'un haut niveau)

Il appelle une ambulance. Une fois son collègue à l'hôpital, Antoine Gallien tente de faire des recherches sur ses mystérieuses impressions qu'il a eues par deux fois cette journée. Il découvre que l'on nomme ce type de pouvoir "psychométrie" - et alors là, erreur de ma part, j'ai oublié de demander un enjeu à romaric et du coup, je lui ai donné les informations qu'il voulait avant la fin du conflit... il a alors naturellement arrêté le conflit - .

Ensuite, il a décidé d'essayer de trouver quelque chose sur l'ordi de Belmont, protégé par un mot de passe. Il l'a donc appelé en prétextant que son ordi était en panne et qu'il avait besoin du sien pour travailler. Belmont dit que son ordinateur ne marche plus, alors qu'Antoine l'a vu regarder ses mails 3 heures plus tôt ! Belmont semblait si sur de lui qu'Antoine n'a rien su faire d'autre que raccrocher le téléphone (Romaric a abandonné le conflit).

Puis, il reçoit un coup de fil où il entend la voix d'une jeune fille (à ce stade là, je ne savais pas comment j'allais retomber sur mes pattes =D )
Personne ne répond. il se rend compte qu'il s'agit du téléphone de Belmont. Plus tard, le même téléphone l'appelle et là, une voix lui apprend qu'elle a kidnappé une personne qu'Antoine connaît très bien. Il ne tarde pas à comprendre qu'il s'agit de sa fille, Émilie !

Antoine convoque alors ses inspecteurs et établit un plan d'action, certains vont chercher des informations auprès de Belmont, que les médicaments ont rendu plus locace et qui a avoué avoir des dettes de jeu et s'être trouvé coincé par Gilbert Martinaud, le frère de Jérôme, connu pour avoir passé un long séjour en hôpital psychiatrique. Un coup de téléphone à l'hôpital permet de connaître son adresse. Antoine appelle son ex femme pour savoir où se trouve leur fille, mais elle n'est apparamment pas chez la copine qu'elle devait aller voir...

Antoine Gallien choisit deux de ses meilleurs hommes et se rend au domicile de Gilbert Martinaud. Il poste l'un de ses hommes en bas et l'autre, fin tireur à mi-chemin des escaliers de l'immeuble. Les stores de l'appartement sont baissés. Arrivé devant la porte de l'appartement, Antoine entrouvre la porte (qui n'était pas verrouillée) (et là, superbe roleplay de Romaric qui se tenait debout à côté de la table de jeu, en prenant la porte de ma chambre pour celle de l'appartement en question).

Il appelle plusieurs fois Gilbert qui ne répond pas. Au bout d'un moment, on entame un conflit au cours duquel, Gilbert raconte qu'il voulait simplement venger son frère Jérôme, dont la femme s'est suicidée suite à la disgrace dont sa garde à vue l'a accablé. Puis il lui annonce que sa fille est désormais une femme avec une délectation sauvage. Gilbert pousse ensuite violemment la porte et surprend Antoine. S'ensuit un combat au corps à corps durant lequel j'ai utilisé les 2d10 d'effets pervers pour avantager mon PNJ alors que tout semblait gagné pour Antoine : Au contact de Gilbert, il se voit à sa place dans l'hôpital psychiatrique et se trouve trop lent pour esquiver le coup d'épaule de son adversaire. Tout est perdu... Et soudain, l'homme posté au premier étage entend les appels de son commissaire et tue le fou.

S'appuyant sur son équipier, Antoine cherche sa fille au milieu des meubles couverts de draps blancs dans l'appartement. Dans la chambre, il retrouve sa fille baillonnée mais gravement choquée.

-----------------------fin de la partie !----------------------

Nous avons pu étrenner le nouveau système de retombée qui marche vraiment bien. On a simplement oublié tous les deux de profiter de nos blessures. Sans doute le manque d'habitude... Au pire, il me faudrait trouver un moyen pour que ces blessures soient une motivation importante, un moteur pour le personnage en même temps qu'une faiblesse. Quand j'ai évoqué dans la narration du conflit final, la blessure d'Antoine Gallien, ni lui ni moi n'avions pensé que cela pourrait nous apporter des dés supplémentaires...

Autre chose, je n'ai pas utilisé tous les dés d'effets magiques pervers, ils seront sans doute stockés pour une future partie ^^

En tout cas, nous avons pris beaucoup de plaisir durant cette partie improvisée, je pense que j'atteins mon objectif. J'ai volontairement laissé de côté les idées de choix, en me laissant aller à l'improvisation progressive autour du thème proposé par Romaric. Lui-même a pris de grandes libertés dans la narration et c'est tant mieux !

Par contre, je me suis dit après coup, que le coup du viol de sa fille aurait été un formidable sujet de choix cornélien... tant pis, une prochaine fois ^^


La blessure d'Antoine Gallien a évolué de 1d6 à 1d10, il a gagné des points dans certains traits, un peu dans son pouvoir, son but a augmenté et sa relation avec sa fille aussi.

C'est-y pas sympa, tout ça ?
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Message par Christoph » 15 Juin 2007, 00:13

Tiens, je ne pensais pas que tu emploierais le système de cette manière, c'est-à-dire pour laisser Romaric développer des aspects de l'univers de cette manière. Ca me fait penser à nos partie de Pool.

Quand tu ne sais plus quoi faire, c'est que c'est le moment de faire irruption avec un PNJ important brandissant une arme, ou de faire massacrer le conseil de ville.
Même si toi tu ne sais pas pourquoi, au moins un perso sait pourquoi.


Si ce n'est qu'Antoine a été sauvé par un inconnu lors de la scène finale (je préfère quand c'est un personnage bien établi qui est responsable de la fin d'une histoire), j'ai trouvé l'histoire très sympa!

Y a-t-il des points que vous voulez aborder en particulier?
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Message par Frédéric » 16 Juin 2007, 13:35

Tiens, je ne pensais pas que tu emploierais le système de cette manière, c'est-à-dire pour laisser Romaric développer des aspects de l'univers de cette manière. Ca me fait penser à nos partie de Pool.


Oui, hein ? C'était un test, j'ai trouvé ça plutôt concluant. Je ne vais pas faire ça tout le temps, mais je pense que ça peut être un bon moyen de jouer des histoires qui se rapportent bien aux personnages.


Quand tu ne sais plus quoi faire, c'est que c'est le moment de faire irruption avec un PNJ important brandissant une arme, ou de faire massacrer le conseil de ville.
Même si toi tu ne sais pas pourquoi, au moins un perso sait pourquoi.


Héhé, oui, c'est vrai ! Là, mon action de ce type, c'est le coup de fil anonyme avec une voix de gamine, mais ça ne débloquait rien... n'empêche, j'étais tout le temps sur le fil... (comment vais-je pouvoir finir ça de façon cohérente?).

Une scène comme celle que tu décris aurait pu donner un coup de pied au cul de l'intrigue, bon plan =D.
Bah, je pense que le rythme de la partie était pas mal du tout. Ca a juste manqué de choix problématique, mais c'est parce que je n'en ai pas vraiment préparé. La prochaine fois je pourrai tenter un mélange.
C'était à titre expérimental. Dans Démiurges, étant donné qu'un même perso peut être amené à jouer sur du long terme, autant que je varie les plaisirs ^^.

Si ce n'est qu'Antoine a été sauvé par un inconnu lors de la scène finale (je préfère quand c'est un personnage bien établi qui est responsable de la fin d'une histoire), j'ai trouvé l'histoire très sympa!


Merci ^^
Le personnage inconnu était un PNJ posté par Romaric, donc je l'ai fait tuer le "fou" parceque la tension dramatique était suffisante. J'aurai enchaîné sur une autre scène si l'on n'était pas encore rassasié, mais Rom, tu peux sans doute donner ton point de vue là-dessus, était-ce un bon choix de ma part ?


Y a-t-il des points que vous voulez aborder en particulier?


Cette partie m'a permi d'imaginer une certaine souplesse dans la structure scénaristique que je suis en train d'établir pour Démiurges... Je crois que je vais continuer les expérimentation jusqu'à proposer une structure de "campagne" qui me semblera appropriée.

Romaric, si tu as des choses à aborder, va-z-y !
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Message par Romaric Briand » 16 Juin 2007, 15:43

Le personnage inconnu était un PNJ posté par Romaric, donc je l'ai fait tuer le "fou" parceque la tension dramatique était suffisante. J'aurai enchaîné sur une autre scène si l'on n'était pas encore rassasié, mais Rom, tu peux sans doute donner ton point de vue là-dessus, était-ce un bon choix de ma part ?


Oui, oui, c'était un très bon choix en fait. Je suis responsable de cette fin, Artanis, indirectement. Puisque j'avais d'ores et déjà imaginé la scène de cette manière. Je me suis improvisé des PNJ (comme dans les série policieres débiles de la TF1). J'avais posté ce PNJ dans l'escalier juste au bon endroit en me disant "si ça tourne mal je l'appel et il agit."

Chose interressante à noter j'avais appelé ce personnage "fine gachette". Ce qui impliquait que Fred (Dem) me créé un perso sur mesure. Mais quand il le jouait il était plutôt nerveux... il bégayait... ce qui sous entendait que la fine gachette n'avait pas les nerfs très solide (à mon avis Dem lui avait préparé une blessure du type... si on le cherche sur le fait qu'il bégaye on rajoute des dés dans son pool. etc.)

Le mec fragile mentallement. Dés qu'il me voit en danger il tire (peut être par peur, par manque d'experience ou part nervosité). Vous voyez ou je veux en venir ? C'est de la cohérence à l'état pur le sécnar !

MAis Fredem m'a chargé sur cette partie ! Encore trop de moule aux dés ! C'est un scandale !!! un scandale !
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Message par Christoph » 16 Juin 2007, 15:51

Ah oui, vu comme ça, c'est pas mal!

Si vous êtes motivés à entrer dans des détails techniques (c'est peut-être un peu lourd, donc ne vous sentez pas obligés!), comment est-ce que l'autorité se partageait entre vous deux?

Typiquement, quand nous jouons à Pool, nous avons tendance à donner tous les droits à tout le monde lors d'un Monologue de Victoire. Ca part vite en sucette. La dernière fois, on a plus clairement réparti entre MJ et joueurs et franchement, je pense que c'était un atout (un peu plus de sérieux et de crédible, mais toujours des contributions étonnantes).

Visiblement, vous avez été au clair sur pas mal de ces points pendant cette partie et ça m'intéresserait de voir comment cela s'est passé.
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Message par Frédéric » 16 Juin 2007, 16:00

Ok, je pense que je ferai ça un de ces 4, quand j'aurai un peu de temps ;)
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Message par Frédéric » 25 Juin 2007, 13:31

Bien, me voici de retour !

Je développe la question du partage d'autorité ici. Si tu veux en faire un nouveau thread, Artanis, pas de problème (je trouvais ça bien ici pour la continuité avec le rapport de partie...).

Fred (MJ)
Romaric (PJ : Commissaire Antoine Gallien)

Au départ, le PJ étant commissaire, j'ai demandé à Romaric s'il voulait jouer une enquête. Il m'a dit oui. L'enquête m'intéressait particulièrement, car ça allait me permettre de réfléchir par rapport au principe de clefs et de portes dont j'ai parlé dans le thread "de la scénarisation" .

Ensuite, à la manière d'un kicker j'ai proposé à Romaric de choisir le démarrage : quel type d'enquête, où cela commence-t-il etc. Il a choisi d'enquêter sur le viol (et meurtre) d'un enfant dans le village de jeaubourg. Le corps a été retrouvé non loin du terrain communal. Romaric a choisi d'être accompagné par Charles Belmont.

Nous avons entamé un conflit pour débuter la quête d'indices.

L'enjeu était de trouver des indices (car les policiers étaient rentrés relativement broucouilles)

On décide ensemble du plan (Romaric décide qu'il y a un grand terrain et un sentier boueux, j'ajoute une rivière en contrebas, une route...)

Romaric commence le conflit.
Raise : Il découvre des traces de pas dans le sentier boueux
See : J'ajoute que les traces de pas s'arrête 1m50 plus loin
Raise : Il est possible que le meurtrier soit passé par la rivière

See : Non, car les traces reprennent et conduisent vers le lotissement

Fin du conflit, victoire du commissaire Gallien.
Les traces de pas conduisent vers une maison

C'est celle de Martinaud
Note : Martinaud est un homme qui a été brisé par une garde à vue menée par le commissaire Gallien. Ceci est la blessure choisie par Romaric.

Martinaud ayant gagné l'entretien, il a beau être louche, aucun soupçon ne peut faire office de preuve.

Ensuite, la plupart des événements sont soit décidés par le MJ (coup de téléphone anonyme, embrouille de Charles Belmont...) , soit Romaric a joué son rôle de commissaire en donnant des ordres à des PNJ qu'il inventait dans le commissariat.

Concernant la scène finale.
Romaric a placé ses hommes : un en bas devant appeler le portable du supposé criminel et un dans l'escalier, armé et prêt à intervenir au moindre signal.

C'est moi qui ait mis en scène la fin et bien sur tout ce qui concernait le coupable dans la scène finale.
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Message par Romaric Briand » 25 Juin 2007, 19:51

Juste une précision. Dans cette exemple il y a un film lié au scénario.
Romaric a vu le film. Il est donc en bonne position pour avoir l'autorité sur les décors. Il ajoute : "si. c'est comme ça dans le film".

Donc l'autorité va plus aisément à Romaric sur les décors. Mais l'histoire et la conduite du scénario, elle, appartient au MJ.

Juste une précision ^^
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Message par Frédéric » 25 Juin 2007, 20:56

Je t'ai laissé décrire les décors uniquement pour introduire certaines choses. De même, tu as pris part à certains aspects de la conduite du scénario (par exemple le fait qu'ily ait un viol et les éléments de ta fiche qui sont intervenus dans l'histoire, même si c'est moi qui ai choisi de les mettre et à quel moment).

Par exemple le décor de l'immeuble de la scène finale, c'est moi qui l'ait inventé (l'appartement se trouve au deuxième étage, les stores sont baissés etc.).

D'une certaine façon, il n'y avait pas de scénario dans cette partie, sauf ce que tu as choisi pour ton perso et qui a été récupéré dans le récit ;) Par contre, c'est moi qui tenait les rennes de l'intrigue.
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Message par Christoph » 25 Juin 2007, 22:32

Ok, merci pour ces précisions!

Il y a encore des points flous pour moi: Frédéric, tu avais les rennes sur l'intrigue, mais les indices étaient inventés le long du processus du conflit (c'est-à-dire par les deux)?
Tu gardais l'autorité sur la description des décors, sauf pour laisser Rom introduire certaines choses. Lesquelles?

En fait, tu as surtout mis en avant les choix que vous avez effectués, mais les autorités sont quelque chose de bien plus précis.
Ainsi, ton premier passage coloré correspond à l'établissement du contrat social: qu'est-ce qu'on va jouer, au juste? Cela se déroule en dehors du jeu lui-même.
Puis tu parles effectivement d'un point proche de l'autorité, mais tu continues ensuite avec un enjeu de conflit.


J'admets volontiers que ma question n'était pas claire, je vais tenter d'éclaircir quelque peu. Je répète que ceci risque d'être très technique. Je n'ai aucune idée de l'utilité finale de l'exercice.


Si je résume la pensée de Ron, il y a quatre types d'autorités, qui peuvent bien sûr être partagées:

Contenu: "Y a tué X"
Situation: qui est où, quand et comment.
Intrigue: qui décide du moment de révéler le contenu (d'ailleurs, je vais utiliser autorité de révélation comme un synonyme).
Narrative: ce qui se déroule, et comment.

La dernière n'est pas liée aux descriptions que se réserve classiquement un MJ afin de poser une ambiance. Ron voit cela plutôt comme un rôle de leader esthétique.
Ainsi, si c'est effectivement Frédéric qui avait le dernier mot sur un décor, c'est sûrement que c'est lui qui avait l'autorité sur le contenu, mais était parfaitement d'accord de partager l'esthétique.
Un leader n'a pas forcément d'autorité et vice-versa, mais souvent, le MJ classique tend à accumuler les leaderships (organisateur, expert es règles, etc.) et autorités.

Je pense, mais je n'ai rien pour l'étayer encore, que la puissance d'un jeu (du moins narrativiste) vient grandement du partage de ces formes d'autorité (entre les joueurs et les moments de jeux).
Par exemple, l'autorité de situation est souvent réservée au MJ. My Life with Master se la joue très fine: le joueur peut influencer la mise en scène en demandant des scènes de Rapprochement avec un certain PNJ, qui ne peut lui être refusé. Le système-même implique certaines scènes bien précises (mais bien sûr, le MJ et les joueurs peuvent influencer la chose). En revanche, c'est le MJ qui narre la mise en scène effective des scènes (sauf l'Horreur révélée). Ce partage cadre parfaitement avec les rôles des participants: MJ (adversité, autorité à déjouer,) joueurs (PJ ont besoin d'amour pour déjouer l'autorité) et le système rythme le passage de la soumission du sbire à son état en fin de partie (liberté, mort, fuite, etc.)


Or, tu fais des choses avec Démiurges que je n'ai jamais vues dans DitV, avec un système pourtant très similaire.
Ainsi, le MJ de Dogs révélera activement les mystères de l'histoire, sauf si un PNJ s'y oppose, dans quel cas il y aura conflit avec les PJ. En effet, le MJ a l'autorité sur le contenu de manière exclusive (sauf sur les PJ) et les joueurs peuvent se servir du système pour révéler les mystères coriaces et surtout rétablir l'ordre dans le village (autorité d'intrigue: qui sera puni?)
Vous avez joué la recherche d'indices comme un conflit, ce qui implique une négociation dynamique du contenu. D'ailleurs, c'est Rom' qui décide sur quoi porte l'enquête.

Je ne sais pas à quel point ceci peut avoir un impact sur le jeu, mais je pense que ce n'est pas anodin.

En même temps, je peux me tromper sur l'impact du conflit. En effet, si Fréd avait décidé que Martinaud était le tueur, alors toute la recherche d'indices n'est qu'une négociation des autorités de révélation et de narration.
Vu comme tu dis avoir mis en scène la fin, Fréd, est-ce que c'est toi qui décidait de quand le tueur allait être démasqué?
Est-ce que Rom aurait pu, en cartonnant le premier entretien, démasquer Martinaud immédiatement?
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Message par Frédéric » 25 Juin 2007, 23:30

Il y a encore des points flous pour moi: Frédéric, tu avais les rennes sur l'intrigue, mais les indices étaient inventés le long du processus du conflit (c'est-à-dire par les deux)?


Je vais prendre un exemple : Comme tu le proposes à la fin de ton post, si Romaric avait gagné l'entretien avec Martinaud en début de partie, il aurait pu choisir lui-même ce qu'il lui aurait révélé. (Sauf que les habitudes sont coriaces et ça m'est arrivé pendant la partie de faire comme un MJ de JDR classique, les "narrations de fin de conflits" même si je perdais). Mais en étant au début de la partie, si Romaric avait découvert si vite le coupable, je pouvais agrémenter la mise en scène pour que la partie continue.

On peut dire que je laissais volontairement un part de flou afin de construire l'intrigue en fonction des choix et actions du PJ.

Il faut ajouter que pendant un conflit, on ne donne pas vraiment d'indices à proprement parler, mais seulement des pistes, des directions. Par exemple, Martinaud est bizarre. Ca ne dit pas qu'il est coupable, mais il sait sans doute quelque chose. C'est seulement à l'issue du conflit que l'indice se dévoile.


Tu gardais l'autorité sur la description des décors, sauf pour laisser Rom introduire certaines choses. Lesquelles?


Et bien au départ il s'agissait d'une volonté de ma part de permettre à Romaric de choisir le cadre pour voir ce que ça pouvait donner. Ensuite, j'avoue que son emprise sur les décors a grandement faibli (sans doute pour me permettre de conserver l'autorité principale sur l'intrigue).

Je pense qu'en dehors de l'intro, Romaric a essentiellement ajouté des détails, par exemple : la barre qui a servir à démolir la voiture, c'est lui qui a décidé qu'elle se trouvait dans un ruisseau...


En même temps, je peux me tromper sur l'impact du conflit. En effet, si Fréd avait décidé que Martinaud était le tueur, alors toute la recherche d'indices n'est qu'une négociation des autorités de révélation et de narration.


En fait je ne l'avait pas décidé au départ, pour ainsi dire, je me laissais juqu'à la fin de la partie pour décider de qui serait le tueur.

Vu comme tu dis avoir mis en scène la fin, Fréd, est-ce que c'est toi qui décidait de quand le tueur allait être démasqué?
Est-ce que Rom aurait pu, en cartonnant le premier entretien, démasquer Martinaud immédiatement?


Et bien oui, à l'issue d'un conflit, Romaric aurait très bien pu décider d'inventer les aveux d'un PNJ dont je n'aurai peut être jamais décidé de la culpabilité. Maintenant, j'aurai également pu décider que les aveux étaient faux... =D

Simplement, j'ai gagné la plupart des conflits visant à confondre un mec louche... dommage pour le commissaire Gallien...


Or, tu fais des choses avec Démiurges que je n'ai jamais vues dans DitV, avec un système pourtant très similaire.


En fait, je crois que j'utiliserai ce type de façon de jouer surtout pour les scènes improvisées par les joueurs. en gros, des scènes annexes à une éventuelle intrigue principale que pourraient proposer les joueurs. En effet, je pense que la limite de cette façon de jouer est qu'elle est comme un gros conflit dans lequel le PJ essaie de tirer le récit à son avantage.
C'est très pratique pour aviser face à des situations totalement imprévues, et permettre au joueur de "disputer" la trame au MJ est sympa et plus fertile.

Mais je réfléchis activement à une structure scénaristique comme celle de Ditv pour Démiurges. C'est à dire une manière de faire monter la mayonnaise, qui reste assez ouverte et qui permette aux PJ de jouer ensemble tant qu'ils le veulent. Car après plusieurs essais, je dois dire que les conflits parfois longs de Ditv se prêtent mal au jeu séparé. Les autres attendent trop longtemps pour que ce soit fun. Du coup, même si je crois qu'à un certain moment, Démiurges se passera de scénario (à ce moment, les PJ pourront faire ce qu'ils veulent, mais ils seront sans doute à la fois protagonistes et antagonistes), au début, je trouve que c'est plus sympa de les réunir autour d'un but commun (comme dans Ditv) car il y a une véritable évolution des pouvoirs et unvéritable changement de status. La quête initiatique du départ se transforme en une débauche de puissance, durant laquelle, la camaraderie pourrait être remise en question. Mais là on est dans le fantasme... je ne sais pas du tout comment je verrai ça... Dans tous les cas, la difficulté réside dans le fait que Démiurges est fait pour se jouer en campagne...

Pour le partage d'autorité, je vais essayer dans un prochain post, mais je ne suis pas encore au clair avec les définitions.
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Message par Frédéric » 25 Juin 2007, 23:52

Arf, oui, quand je dis : "Je t'ai laissé décrire les décors uniquement pour introduire certaines choses." Le mot "introduire" est le introduire d'introduction... je m'enlise : je traduis mon obscure phrase :

Je t'ai laissé décrire les décors uniquement pour commencer les scènes =D [/b]
Frédéric
 
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Message par Christoph » 28 Juin 2007, 16:09

Pour essayer de clarifier mes propos sur l'autorité, je vais essayer de tirer des parallèles entre ton dernier post et ma compréhension de la théorie de Ron.


Ce que tu as appelé "narrations de fins de conflits", correspond à une facette de l'autorité narrative. En effet, on y décrit ce qui se déroule après le conflit, et comment, et ce n'est pas juste pour faire beau. D'autres facettes étaient partagées, je pense notamment aux raises et sees qui sont l'oeuvre de leurs joueurs (on raconte ce que fait le personnage et comment).

La narration des décors ne se laisse pas calquer directement sur une des autorités. Mais si je décortique, tu conservais le dernier mot au cas où cela jouait sur le contenu. Rom pouvait sans autre inventer des décors pour des effets esthétiques (la barre en fer dans le ruisseau par exemple).

Donc, tu avais l'autorité sur le contenu, mais ce contenu n'était pas forcément défini à l'avance (comme il le serait avec un village à DitV). C'est quand même toi qui avait le dernier mot à ce sujet dans le but de gérer la longueur de la partie (si Rom avait découvert le tueur illico, tu aurais pu trouver quelque chose pour rallonger, tu rythmais les scènes en particulier à la fin, etc.)
L'autorité sur le contenu est encore marquée par le fait que tu pouvais toujours décider que les aveux d'un personnage étaient des mensonges ou pas.


L'autorité de situation semblait partagée. Au début, tu donnais beaucoup de liberté à Romaric afin de décider ce qu'il y avait dans les scènes (selon ta remarque d'introduire les introductions), puis on dirait d'après le rapport que plus Rom' s'approchait de la fin, plus tu la gardais pour toi (pour gérer l'intensité dramatique?).
Je dis "semblait" parce que je ne sais pas si Rom' avait effectivement l'autorité ou si tu lui donnais l'autorisation de poser des scènes.
Dans MLwM, le joueur a clairement l'autorité sur les scènes de Rapprochement avec un PNJ qu'il choisit et qui ne peuvent lui être refusées.

(Je ne vous fais pas de jugement hein, c'est pas parce qu'une autorité est plus ou moins partagée que le MJ était plus ou moins un gars cool. C'est une réflexion purement technique.)

L'autorité d'intrigue me semble plus difficile à cerner. A priori, je dirais que c'était surtout Rom' qui la détenait. En effet, c'est lui qui allait chercher les révélations (en plus, l'enquête se prête bien à cette analyse). S'il ne cherchait pas le conflit, aucune révélation n'aurait été faite.
Ensuite, selon qui gagnait, l'objet de cette révélation pouvait varier en utilité. Je ne crois pas trop dire de bêtise en disant que tant que cet objet était déjà défini dans le contenu de la partie, c'était toi, Fréd, qui décidait de l'étendue de cette révélation (mais en respectant les enjeux des conflits, où Rom' avait clairement son mot à dire).


Maintenant, un conseil que donnera volontiers Ron c'est de garder le contenu comme garde chassée du MJ. Il a un tas de conseils dans ses livres sur comment préparer ces choses à l'avance sans restreindre les joueurs.
Si tu t'inspires des villages de DitV, tu ne peux pas te planter à mon avis.
Il aime aussi donner la plupart des situations au MJ.
L'intrigue sera révélée selon les actions des joueurs (pas de deux ex macchina, événements "fortuits" ou que sais-je).
L'autorité narrative est selon lui souvent inconsciemment partagée dans énormément de groupes.
Clinton R. Nixon laisse volontairement ce partage flou dans The Shadow of Yesterday, considérant que c'est un élément que le groupe peut s'approprier sans que cela nuise au fonctionnement du jeu.

Dans la mesure où tu veux écrire un jeu "passerelle" entre classique et extravagance hippie qui se joue sur plusieurs séances (ce qui est le cas entre autre de Sorcerer, DitV et TSoY) cette structure marche assez bien.
Ce n'est certainement pas la seule et un certain partage des autorités sur des points précis peut fonctionner à merveille (je pense au début de votre partie qui était véritablement une création à deux).
Christoph
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Message par Frédéric » 28 Juin 2007, 16:40

Ok, merci pour cette analyse !

C'est vrai que le terme "campagne" est très connoté. Pour Démiurges, il s'agirait plutôt d'une succession de parties suivant des personnages plus ou moins fixes (on va dire qu'ils sont fixes tant qu'ils ne meurent pas).

Dans la mesure où tu veux écrire un jeu "passerelle" entre classique et extravagance hippie...


=D =D =D

Je pense que je vais donc reprendre une bonne partie de ce que nous avons mis en place durant cette partie en essayant de travailler l'autorité de contenu. Tester le jeu en l'état avec d'autres joueurs m'aiderait également sans doute à me décider ^^...

D'une certaine façon, si le début permettait de mettre en valeur les choix de Rom, c'est bien parce que j'ai voulu lui laisser un maximum de liberté au départ. Je pense que si ça se retrouve moins plus tard, c'est parce que j'ai trop gagné les conflits...

Merci encore pour cette analyse (même si les termes sont encore flous pour moi, je ne trouve rien à redire).
Frédéric
 
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Message par Romaric Briand » 05 Juil 2007, 20:59

Le début de la conversation me fait penser que l'improvisation est toujours beaucoup plus fertile et moins frustrante que toutes autres manières de préparer des scénarios. En tous cas merci Démiurge pour cette partie.
^^

Je suis pour rebaptiser le "MJ" en "MJI" Maître de jeu improvisateur.
Un personnage de fiction souhaitant s'incarner dans la réalité... Les rolistes sont mes proies...
http://leblogdesens.blogspot.com/
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