Je ne suis pas du tout d'accord avec le principe que le rôle du MJ revient à "garantir la cohérence de la partie en étant garant des règles et de l'univers". Ça peut se comprendre, si on ne met pas de bémol, comme un feu vert à l'autoritarisme, au lieu d'un simple rôle d'animation à la façon d'un animateur de talkshow.
[-(
Là je crois qu'on touche le coeur du modèle GNS (ou L-S-N en français), son "noyau dur" de paradigme comme disait l'épistémologue Kuhn:
:-k :prosterner:
- Dans une perspective Ludiste (Gamist), le MJ doit veiller à l'équilibre des règles pour l'équité, comme le dit Smatou. Ça n'accorde pas le droit de contrôler le temps de parole, plus ou moins l'univers, ni de "suivre le scénario" (erreur de l'Illusionnisme, selon Ron Edwards); :(
- Dans une perspective Simulationniste, le rôle du MJ est de préserver la cohérence de l'univers. Là encore, "suivre le scénario" n'a pas de sens si on vise à simuler la vraie vie dans un monde alternatif. C'est mon expérience des Chroniques d'Erdor v1, en tout cas, que le MJ en porte lourd dans ce cas, et je dirais même trop lourd. (J'ai voulu intégrer le bidule à visée Narrativiste des Privilèges Narratifs dans la v2 justement pour alléger le pouvoir/devoir de narration du MJ et lui laisser de l'espace pour se... ressourcer);
:alcolo:
- Dans une perspective Narrativiste, le MJ n'est pas garant de l'équilibre : ça revient au système, qui doit générer lui-même les XP comme le Fallout de DITV ou les coches de l'Appel de Cthulhu. Il est encore moins garant d'un scénario ou de l'univers, qui est partagé entre tous. On parle vraiment de partenariat, création conjointe in vivo d'un monde. C'est l'inverse du réflexe usuel de l'Über-Kontroller Omniscient, des "conseils au MJ" qu'on se fait matraquer depuis 1973.
Donc voici le sommaire de mon constat d'un style de jeu fonctionnel, selon l'Agenda Créatif convenu et visé, selon votre humble serviteur:
...............................CONTROLE DU MJ SUR :
.......................................................XP..........UNIVERS..........SCENARIO
LUDISTE..........................................Oui..............+/-..................Non
SIMULATIONNISTE...........................Non..............Oui..................Non
NARRATIVISTE................................Non..............Non..................Non
Ma prise de position: :boing:
Notez que dans les 3 cas je considère que le MJ n'a rien à dire sur le déroulement du scénario. Il peut imaginer d'avance des pistes de résolution (en Ludisme surtout, vu que le but c'est de gagner sur les épreuves), mais il ne devrait pas y avoir de limite sur les moyens de gagner. Sinon, ce n'est pas du jeu de rôles, c'est une pièce de théâtre dans laquelle les acteurs n'ont pas lu le texte et que le Directeur tente de leur faire deviner. Fausse liberté, vrai carcan. :---)
Je considère d'ailleurs que le rôle de donner de XP et de contrôler les comportements des participants confère au MJ un pouvoir totalitaire et arbitraire, qui déresponsabilise les joueurs de participer activement, qui infantilise les joueurs. Il n'est pas élu, ne rend pas de comptes, n'a pas de sanction en cas d'abus. :mignon:
Vu les énormes inconvénients du rôle de MJ, plusieurs en tirent bénéfice par orgueil d'exposer "sa vision" ou son désir de contrôle à un public captif. Je m'aligne sur R. Edwards en disant que ce sont des déviances malsaines pour auteur raté. Les joueurs sont des partenaires, des amis, des co-créateurs, pas des rats de laboratoires qu'on fait promener avec carottes et bâtons.
:cheval: :P
PS. Je prends des positions fermes si on veut que l'exercice fasse émerger la lumière, comme disait Edison à ses ampoules. Mettez des bémoles aux endroits pertinents. ;) ^^