Sens a écrit :Le vrai MJ c'est celui qui ne fait qu'improviser... et donc qui ne peut que réagir à ce que désire et font ses PJs.
Ce MJ là n'a que de vagues idées sur les décors du jeu, le background et deux trois PNJs (les déterminismes se limitent à ça
Je voudrais juste rebondir (tardivement] là-dessus. Je me retrouve pas mal dans le discours de hoog, avec les frustrations que je peux ressentir quant à l'inutilité de mes choix en tant que joueur, notamment. Cependant, bien que "jouer à des jeux narrativistes" titille ma curiosité et que je ne veux pas mourir bête, je ne suis pas convaincu que seuls les jeux narrativistes puissent résoudre son problème et le mien.
Je m'explique.
J'ai été pendant 2 ans le "MJ de garde" de mon club de jdr. En tant que tel, mon rôle était d'avoir une table et d'y accueillir tous les joueurs qui n'en avaient pas, soit qu'ils étaient nouveaux, soit tout simplement qu'aucune table ne les tentait vraiment mais qu'ils ne voulaient pas passer leur vendredi soir à la maison.
Pour remplir mon office, je prenais des jeux classiques, mon panel étant constitué, en gros, d'un jeu de chaque type : Warhammer (med-fan], INS/MV (contemporain fantastique], Cyberpunk 2020, Star Wars (space opéra], Bitume (post-apo] et Hawkmoon.
Dans ces circonstances, en tant que MJ, je proposais aux joueurs de choisir le jeu et nous créions rapidement les personnages. Ensuite, je trouvais rapidement une raison pour que ceux-ci se trouvent réunis (avec des motivations "standards" liées directement du type de personnage]. Ensuite je racontais aux personnages comment ils s'étaient rencontrés, ce qu'ils recherchaient, et une fois ceci fait, je lançais mon intro, qui consistait, en tout est pour tout, à une phrase : "Et maintenant, que faites-vous ?". Tout le reste était de la pure improvisation. Je pouvais lancer une situation initiale ("Les Granbretons s'intéressent à quelque chose dans les montagnes des Carpathes. Trouvez ce que c'est et, si cela peut nous apporter un avantage dans notre lutte contre l'envahisseur, ramenez-le nous !"], mais moi-même ne savais pas où cela se terminerait.
Par contre, j'avais en général bien préparé mon univers, je connaissais les éléments constitutifs de l'univers (les grandes factions officielles, l'histoire, les règless sociales], fait des PNJ à l'avance (sans savoir pourquoi ils seraient là d'ailleurs], prévu des lieux "communs" (auberges, temples, ruines], etc. Des éléments de décors, simplement. Histoire de favoriser une forme d'immersion, d'éviter le syndrome du décor blanc comme j'ai pu le ressentir personnellement à la lecture de certains textes.
Depuis que j'ai commencé à bosser et quitté mon club, je n'ai pas retrouvé ça. J'ai arrêté le jdr pendant 6 années, et quand j'ai repris, pour une campagne (la première que je maîtrise de ma vie, alors que j'ai découvert le jdr il y a 17 ans !], je me suis aperçu que je ne pouvais pas continuer à maîtriser de la même façon, parce que ce n'est pas vraiment compatible avec l'idée même de campagne (à moins d'écrire celle-ci au fur et à mesure des épisodes, or c'est une campagne du commerce], ce qui me frustre au plus haut point (vouloir jouer en campagne sans enfermer les PJ dans un carcan. Dur.]. Et les tables auxquelles j'ai été invité comme joueur ne m'ont pas satisfait, d'aussi loin que je me souvienne. C'est sans doute la raison pour laquelle je préfère maîtriser plutôt que jouer, d'ailleurs. Mais à chaque fois, l'ambiance est inexistante, le MJ n'anime pas la partie, il ne fait que répondre aux questions. Quand il arrive à dominer le brouhaha des joueurs. Le scénario est souvent d'une linéarité telle qu'on peut prévoir les scénes à l'avance. Ce qui prend le plus de temps, ce sont les combats, et la prise de décisions entre les joueurs pour savoir qui fait quoi et comment il s'y prend.
Voilà mon expérience, mais je ne sais pas ce que ça vaut vu par le prisme GNS, par exemple.