Me voici de retour !
Alors, pour reprendre certains points soulevés :
Ok pour dire que le protagoniste est le personnage sur lequel est centré la problématique/thématique de la partie est le protagoniste. Ceci me semble peu utile pour d'autres médiums que le JDR, mais primordial pour lui.
Il y a également l'idée qui traîne qu'on peut identifier a posteriori le protagoniste d'une histoire comme celui ayant le plus souffert (ce qui est en fait assez subjectif). C'est une histoire de compassion du public. Dans ce cas également, le violeur était le protagoniste à Psychodrame. (Quid de la partie de Dirty Secrets ?).
Enfin, concernant l'idée de "sauvegarder l'image qu'on a de son personnage". Je vais tenter de m'expliquer :
Il s'agit pour moi de la vague idée de responsabilité : lorsqu'un joueur crée un PJ, il est généralement propriétaire de ce personnage. Ça ne veut pas dire qu'il contrôle tout (les blessures ? les résultats des actions ? ...) mais il a le privilège de chasse gardée sur un certain nombre de portions de ce personnage (parfois c'est clairement établi dans le texte du jeu, parfois c'est laissé à l'appréciation de chaque table). Il a la responsabilité du personnage à l'égard du groupe.
Soyons clairs ! Un personnage qui n'évolue pas est un personnage creux. Et je ne parle pas d'xp, je parle bien du jugement que l'on peut porter sur lui. Un héros qui devient un salaud, ça c'est de l'évolution. Le personnage qui ne montre pas de changements face aux conséquences de ses actes sur l'histoire est un mannequin en mousse, il invalide l'histoire elle-même et ses fondements. (Attention, dans le cas d'un personnage qui montre une extrême résistance aux modifications que sont censés lui apporter les évènements, il y a souvent changement quand même).
La question est la façon dont ces changements interviennent.
La chute de dragon est problématique, je pense qu'on est tous d'accord là-dessus.
Dans la partie de Dust Devils dont nous parlions, je pense que c'est un double problème qui s'est résolu dès qu'on s'est mis d'accord : le fait que le choix de Flavie contredise ma proposition (être discrète et chuchoter à l'oreille des gens) et le fait que j'ai découvert à ce moment-là qu'il ne fallait pas que je sois trop à cheval sur la conduite de mon PJ puisque n'importe qui allait pouvoir la triturer dans tous les sens.
La malléabilité a du bon en ce sens. Quand j'ai compris et accepté le fait que mon PJ pouvait morfler dans son image, j'ai joué différemment et j'ai apprécié la partie et les changements des personnages avec un certain sado-masochisme.
Donc, pour en revenir à "sauvegarder l'image qu'on a de son personnage". Je pense qu'il y a une tension entre la propriété/responsabilité d'un joueur sur son personnage et la malléabilité qu'offre le système sur son intégrité. Nombre de joueurs ont des habitudes de jeu qui font qu'ils n'acceptent pas que le système puisse dire à leur place ce que leur PJ ressent (ou les oblige à admettre un échec en conflit social).
Cf. Les tarés du self-control (par Robin Laws)Je ne dis pas qu'ils ont raison, ni que le protagonisme est en jeu, mais que cette tension est sans doute au coeur de la question soulevée par Christoph via la chute de dragon de son elfe.
je n'ai pas poussé l'analyse suffisamment loin pour donner des clefs, mais je pense que ça peut donner une piste de discussion.